Récolte 2012
Le CIVA annonce les résultats de la récolte 2012 en Alsace : 1.120.000 hectolitres, en recul de 3,5% par rapport à la récolte 2011. En ce qui concerne les ventes, elles frémissent de 1,4% tous marchés confondus. Jean-Louis VEZIEN, Directeur du CIVA, relève les fortes progressions sur les marchés chinois (+40%), japonais (+ 44%) et russes (+ 260%) en soulignant toutefois qu’elles se font sur des volumes peu significatifs. Les prix sont à la hausse à l’export mais la valorisation sur le marché français reste délicate. Tout va bien.
Coopération
La Cave de Cleebourg se félicite, lors de son assemblée générale, de son adhésion depuis la fin de l’année 2011 à la Weinallianz, qui regroupe maintenant 8 coopératives. Basée à Worms dans le Palatinat, cette structure vend la production de ses adhérents dans toute l’Allemagne et à l’export. Les ventes de vins d’Alsace, bien supérieures aux prévisions, comblent les producteurs de raisins de l’Outre-Forêt échaudés par l’affaire Albrecht, et qui semblent par-là, tourner le dos à la coopération alsacienne.
Pierre BERGER, Président de la Cave de Beblenheim, quitte ses responsabilités à la tête de Coop de France Alsace qui regroupe l’ensemble de la coopération alsacienne. C’est Hervé SCHWENDENMANN, Président de WOLFBERGER qui le remplace. Le 16 janvier, les coopérateurs de Coop France Alsace ont reçu Boris CALMETTE tout juste élu à la présidence de la Confédération des Caves Vinicole de France accompagné par sa directrice, Christine ASSY. Les réformes de la politique agricole commune ont été évoquées. Ainsi disparaissent l’aide à l’enrichissement, l’aide à la production d’alcool de bouche, la distillation de crise reste possible dans le cadre des aides nationales. Parmi les mesures importantes retenues, la restructuration et la reconversion du vignoble, les investissements, la promotion et les prestations viniques. L’amélioration de la compétitivité des exploitations viticoles semble passer, selon le programme adressé à la Commission Européenne, par la restructuration et la reconversion du vignoble, en adaptant les cahiers des charges, dans le cadre d’une indication géographique, en réponse à la demande des metteurs en marché. L’Alsace est-elle prête à entendre de tels arguments et à sortir du tout AOP ?
Le Groupe BESTHEIM (17 millions de bouteilles), leader de la coopération et plus gros metteur en marché alsacien, cède le vendangeoir de Dorlisheim à la coopérative de Beblenheim. Propriété de BESTHEIM depuis la reprise au passif conséquent de DIVINAL, cette structure et les apporteurs de raisins qui le souhaitent, iront donc rejoindre le groupement coopératif de Beblenheim, fortement demandeur de vins en vrac à destination de la GD. Malgré l’absence d’information quant au montant de la transaction, on peut imaginer que Beblenheim a réalisé là une bonne opération, en accédant à des volumes significatifs.
Négoce
Lors de l’assemblée générale de l’UNIVA (union des apporteurs de raisins de la maison Arthur METZ), on évoque un grand plan de ré-encépagement qui vise à remplacer le Sylvaner par d’autres cépages. Le Sylvaner est trop cher pour nous, déclare Serge FLEISCHER, Directeur d’Arthur METZ. Pour les vignerons concernés reste le choix entre l’arrachage et la replantation ou bien celui du surgreffage, en profitant de l’aide de l’enveloppe de France AGRIMER. Les prix de production, dans le cadre de l’AOP Alsace, ne sont plus en phase avec les prix du marché, relève Serge FLEISCHER, tout en soulignant, sans citer personne, l’ambiance malsaine et l’attitude de certains metteurs en marché qui ne respectent pas les prix qu’ils annoncent. Cette restructuration du vignoble, imposée par le marché, serai-t-elle annonciatrice de mouvements plus importants à venir ?
Naissance du Groupe Transversal Alsace
Un groupe de producteurs (vignerons, négociants, coopérateurs alsaciens) qui estime que la situation économique, sociale et politique du vignoble se dégrade, vient de se constituer. Sous la bannière de Groupe Transversal de Réflexion Alsace 2015, il fait part de son constat en déplorant : la paupérisation croissante de la viticulture, la perte d’attractivité des vins d’Alsace sur les marchés, la situation sociale criante : combativité et engagement en berne, l’absence de vision politique claire, les tensions entre les diverses instances représentatives et les difficultés multiples avec l’Organisme d’Inspection. Le 16 janvier, le Groupe se rend à la Maison des Vins pour y rencontrer leur organisation professionnelle. Avec l’affaire ALBRECHT en toile de fond, le collectif jette un pavé dans la mare. Jérôme BAUER, nouveau Président de l’AVA, joue l’apaisement et conteste la vision catastrophiste du Groupe, même s’il partage certains constats sur la faiblesse des prix du vrac. Des propositions sur la hiérarchisation des terroirs, serpent de mer de ces 20 dernières années, doivent être présentées aux présidents des syndicats viticoles le 24 janvier.
Vins secs : mythe ou nécessité ?
L’éternel problème de la sucrosité des vins d’Alsace évoqué une nouvelle fois au cours d’une conférence organisée au Lycée Agricole de Rouffach. Que faire ?
Jérôme BAUER, Président de l’AVA, pense qu’il ne serait pas bon de légiférer alors on revient sur cet indice de sucrosité sous forme d’une échelle, de 1 à 10 ou de 1 à 5, qui figure déjà sur la contre étiquette de quelques producteurs. Mais lorsque l’on parle de sucrosité, chacun voit midi devant sa porte et des vins avec plus de 10 grammes de sucres sont parfois indiqués comme secs !
Le manque de lisibilité de la production alsacienne, qui reste le problème primordial pour les consommateurs, ne semble pas prêt d'être réglé par les producteurs.