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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 06:01

 

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Le 18 septembre 1975, l’agent SCHULTZ, adjoint technique à l’INAO, se présente chez M. ERNEWEIN, vigneron à Soultz-Les-Bains et membre de l’ADIVA. M. SCHULTZ souhaite procéder à des prélèvements d’échantillons de vins en cuve, comme sa fonction l’y amène. Cependant quelle ne fut pas sa surprise une fois passé le porche d'entrée de la cour, quant il découvre qu’une dizaine de membres de l’ADIVA l’attendent dans la plus grande discrétion et referment derrière lui la porte  pour le retenir. Sa frayeur est grande quant il aperçoit un mannequin, la tête posée sur un billot de bois, avec une hache fichée dans le cou. Dehors d’autres membres de l’ADIVA s’en prennent à son véhicule de service dont les roues sont démontées et qui est placé sur cales. Des prélèvements de vins qui se trouvent dans le véhicule sont détruits par les manifestants. La gendarmerie qui a été prévenue arrive sans tarder bientôt suivie par Gérard BARBIER, le responsable du bureau de la répression des fraudes de Colmar.

 

Cette mise en scène grand guignolesque est aujourd’hui considérée par toutes les parties comme un épisode bon enfant puisqu’elle s’est terminée au café du village en compagnie des membres de l’ADIVA, des gendarmes et de Monsieur BARBIER. L’affaire sera tout de même portée devant les tribunaux et jugée l’année suivante.

 

La démission de Marcel BLANCK de son poste de président de l’AVA est un autre évènement marquant qui a eu lieu au cœur de l’été 1975. Sans pour cela que sa décision ait un rapport direct avec l’ADIVA, l’atmosphère particulièrement tendue qui règne dans le vignoble ajoutée à de perfides attaques dont il a été la cible le poussent à se mettre en retrait de la présidence de l’Association des Viticulteurs d’Alsace dont il a servi avec efficacité les intérêts depuis bientôt dix ans. C’est au cours de l’assemblée générale de l’AVA qui s’est tenue le 28 juin 1975 à Saint Hippolyte que Marcel BLANCK a fait connaître sa décision. Après avoir vu une de ses parcelles aspergée d’herbicide et lassé de faire l’objet d’accusations personnelles de la part d’une minorité agissante de « professionnels », il expose sa décision à une assemblée consternée qui rend hommage à l’extraordinaire vision et au travail phénoménal qu’il a fourni depuis son élection en 1967.

 

Son successeur sera élu un mois plus tard à Beblenheim par 27 voix sur 29 bulletins exprimés. Il s’agit de Raymond BALTENWECK. Un coopérateur, administrateur de la cave vinicole de Ribeauvillé, président de le la sous région de l’AVA de Ribeauvillé, membre très actif de la Chambre d’Agriculture du Haut-Rhin, administrateur de la SAFER et du CIVA succède à un Président sortant issu de la production et du courtage. Un homme aux sensibilités de gauche remplace un autre aux attaches marquées plutôt à droite, cependant la politique de qualité des vins d’Alsace instituée par son prédécesseur sera poursuivie et aucun changement notable dans l’orientation de la viticulture alsacienne n’interviendra.

 

De son propre aveu Raymond BALTENWECK ne s’attendait pas à occuper de telles fonctions. C’est Louis KLPFEL accompagné de Théo FALLER, Alphonse HAAG et François MUHLBERGER qui en lui rendant visite à domicile l’ont convaincu d’accepter de prendre la difficile succession de Marcel BLANCK. Les qualités d’écoute et de tolérance du nouvel homme fort de la viticulture alsacienne ainsi que ses contacts jamais rompus avec l’ADIVA ont pu donner dans un premier temps le sentiment que les dissensions allaient s’apaiser. Cependant c’était oublier que l’opposition de l’ADIVA allait se poursuivre quasi  systématiquement quelque soit le sujet abordé et rendre ainsi très difficiles les relations entre les deux organisations syndicales.

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