Pinot Noir alsaciens mais aussi d'origines diverses qui se sont glissés en pirates dans cette dégustation.Une fois de plus je ne peux que constater les limites de ce type d'exercice, où des vins pourtant de bonne facture peuvent parfois se présenter sous un jour qui n'est pas le meilleur. Je me garderai donc bien de tirer des conclusions définitives sur les bouteilles qui n'ont pas brillé ce soir là.
Et pour commencer, un Pinot Noir vinifié en blanc du Domaine Rietsch à Mittelbergheim. Ce Blanc de Noir 2006 possède une rare puissance qui en fait plutôt un vin d'hiver. De son élevage en foudre il a conservé une légère prise de bois et une petite note de caramel qui devrait s'effacer avec le temps.
Suit ensuite, toujours du même Domaine, un Pinot Noir 2006 vinifié en rouge. Le vin est trouble car tiré du fût, non sulfité, il possède une belle trame aromatique, beaucoup de fraîcheur et de gourmandise. Le Demi-Muid 2005 au nez finement vanillé montre une bouche claquante et épicée, c'est un vin à boire sur le fruit.
Un bel élevage dans de vieilles barriques pour la cuvée des Pierres Chaudes 2006 du Domaine Julien Meyer à Nothalten pour obtenir un vin de soif, évident et fruité. Plus ambitieux et toujours du même vigneron le Pinot Noir Heissenstein 1997 qui ce jour là n'est pas au niveau où on le trouve habituellement. La bouche n'est pas parfaitement nette, conséquence possible d'une déviation liègeuse.
Un premier nez marqué de notes de suie et de chauffe qui évolue sur de surprenants arômes de gentiane à l'aération. Une structure qui manque un peu d'ampleur, mais un vin frais, tout en simplicité avec une rétro harmonieuse et une acidité rafraîchissante. C'est la Quintescence 2004 de Dominique Frey à Dambach La Ville.
Josmeyer ne produit que quelques 800 bouteilles de Pinot Noir chaque année. L'unique parcelle est située sur le Grand Cru granitique Brand. Deux millésimes ont été dégustés : le 2004 avec un profil soyeux et suave mais aussi un peu chaud et le 2001 qui avec l'évolution montre un beau fruit et des arômes de myrtilles et d'airelles. Le Domaine est en phase de recherche pour valoriser au mieux l'expression de cette cuvée qui de mon point de vue s'exprime mieux à table qu'au cours d'une dégustation.
Un bel équilibre avec une bouche épicée et une olfaction marquée par des arômes de viande et de fruits rouges. Le Pinot Noir 2004 d'André Stentz à Wettolsheim est un vin parfaitement cohérent même s'il manque un peu de puissance tannique.
Incontestables, trois vins ont fait l'unanimité de l'ensemble des dégustateurs en montrant de grandes qualités de style et d'équilibre.
Pinot Noir 2005 Albert Maurer Eichhoffen
Derrière une très légère réduction on découvre un beau fruit accompagné d'épices. La bouche est soyeuse, fraîche et tendue. Beaucoup de plaisir et de gourmandise et de belles perspectives en ce qui concerne la garde.
Pinot Noir 2004 Runtz André Rieffel Mittelbergheim
Un nez engageant qui mêle les arômes d'épices et de tabac, une pointe de volatile qui apporte de la vivacité. L'attaque est franche, la bouche large et charnue. Riche et léger à la fois avec un superbe registre aromatique accompagné de notes de marc de raisin. Vendange non égrappée.
Pinot Noir 2003 LNO12 Gérard Schueller Husseren Les Châteaux
Olfaction complexe d'une incroyable richesse, on sent tout de suite la marque d'un grand vin sans soufre. La bouche est ouverte, large, la matière parfaite d'équilibre avec un beau grain. Une belle cohérence entre le nez et la bouche et une structure construite sur le minéral. On est loin de penser à 2003, et pourtant….
Quelques déceptions et une belle surprise parmi les pirates.
Après un Pinot Noir 2001 Saint Innocent originaire de l'Orégon en manque d'identité mais sans défaut toutefois, trois Pinot Noir de Bourgogne.
Un Pommard 2000 1er Cru Pézerolles Ballot Millot à l'attaque liégeuse avec une bouche sèche et une finale dure suivi d'un Beaune 2002 de Thierry Guyot très loin d'apporter le plaisir habituel, puis un agréable Chassagne Montrachet 2002 1er Cru Morgeot de Philippe Chapelle avec une belle olfaction mêlant des senteurs animales, fumées et fruitées bien suivie d'une bouche puissante et minérale qui demande encore à s'assouplir.
La bonne surprise nous vient de l'Hérault avec un Clos du Curé 1999 du Domaine Lisson à Olargues. Un nez fin, aérien et élégant, une bouche riche en tannins avec de la puissance mais sans dureté et une finale bien soutenue par une agréable astringence. Une très belle matière et surtout un vin qui possède une personnalité bien affirmée.