C'est à l'occasion du 8ème Rendez Vous des Vignerons Bio d'Alsace que fut présentée par Jean SCHAETZEL, la Charte Vin Bio d'Alsace. Une charte qualifiée fort justement par ce dernier de "pas spectaculaire" dans la mesure où celui-ci considère qu'elle devrait être la norme.
Élaborée par un groupe de vignerons Bio, frustré devant l'incapacité de de voir aboutir une réglementation européenne sur la vinification des vins biologiques, cette charte se donne pour objectif de respecter la même logique de travail que celle pratiquée dans la vigne et de mettre un terme aux dérives quant à l'utilisation d'additifs lors des vinifications.
Afin de garantir au consommateur l'authenticité du vin et de son terroir, les vignerons signataires de cette charte s'engagent principalement à :
- Ne pas utiliser de machine à vendanger afin de respecter l'intégrité du raisin et de ne pratiquer que des pressurages en raisins entiers.
- N'utiliser comme intrant lors de la vinification que du SO2, tout en respectant un dosage limité à pratiquement la moitié des normes actuellement en cours, soit 120 mg/l pour les vins blancs secs.
Une commission interne aura pour mission de vérifier le respect des règles par les signataires et d'examiner les pratiques dérogatoires prévues à titre exceptionnel comme par exemple le recours à des levures exogènes.
VINABIO n'est certes pas, la première charte prenant en compte la vinification des vins Bio puisque les chartes Demeter, Biodyvin et Nature et Progrès existaient déjà, mais c'est le première charte élaborée au niveau d'une région viticole.
Une quarantaine de vignerons alsaciens ont déjà signé, nul doute que de nombreux autres devraient les rejoindre sous peu.
Ayant participé, je crois, à toutes les éditions de cette manifestation depuis sa création, je tiens à souligner la parfaite organisation de cet événement par l'OPABA et surtout la grande qualité des conférences et des interventions qui sont proposées chaque année. Cependant, si j'ai toujours plaisir à m'y rendre, je constate avec regrets que l'on y retrouve en dehors des vignerons, qu'un cercle restreint d'amateurs très avertis et quelques professionnels. Il est fort dommage que le grand public soit si peu présent pour des raisons qui selon moi ne tiennent qu'au choix du lieu et peut-être aussi à la date.
La même remarque vaut pour la Présentation Annuelle des Grands Crus, toujours remarquablement organisée par le CIVA mais qui ne rencontre pas le public qu'elle mérite.
Il manque à l'Alsace la création de grandes journées consacrées à son vignoble et à ses vins qui auraient lieu en alternance au coeur de Strasbourg et de Colmar et qui toucheraient un large public d'autochtones et de touristes en proposant en plus des dégustations, un cycle de conférences et d'animations sur des thèmes variés autour du vin.
Et que l'on ne me parle pas de la Foire aux Vins de Colmar...