750 grammes
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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 21:26
Wintzenheim, le 3  mars  2008


JOSMEYER :  Carnet de Naissance

 IMG_7324.JPG


  

S'il est un lieu commun, c'est bien celui de faire l'éloge de la maison JOSMEYER. Il est cependant difficile d'échapper à la règle tant les vins précis et ciselés de Jean MEYER font l'unanimité.
 
 
Parmi les "Stars" d'Alsace, ce Domaine est remarquable autant par son style toujours aérien sans recherche forcenée de concentration que par la conduite de ses vignes en biodynamie. Autre point important qui mérite d'être souligné, des tarifs qui même s'ils sont supérieurs à la moyenne alsacienne, restent sages compte tenu de la notoriété.


Un heureux événement à venir prochainement dans la famille Meyer et c'est l'occasion pour le Domaine de décliner ses vins autour du thème du Carnet de Naissance pour la traditionnelle présentation annuelle.


Et pour commencer, les Nouveaux Nés du millésime 2007 avec les cuvées désormais classiques dont celles de Riesling "Kottabe" et de Gewurztraminer "Les Folastries" encore sur fût, mais aussi de Pinot Blanc "Mise de Printemps" qui vient tout juste d'être embouteillé. Franc et loyal, c'est un joli vin qui possède un agréable croquant et qui le premier cette année porte la nouvelle étiquette d'artiste réalisée par Mitsuo SHIRAISHI.


Josmeyer-Pinot-blanc-2007.jpg 
 
Suivent les Enfants Prodiges personnalisés par une verticale de Riesling "Les Pierrets" dont un 2004 parfait d'élégance et de droiture. Riesling Hengst dans son expression classique ou Samain avec dans ce cas la recherche d'une légère surmaturité. Là encore 2004 s'impose dans la cuvée classique, alors que 2005 se montre fort prometteur pour le Samain.


Enfants Terribles que ces 2 Pinot Gris "Fondation" 2004 issus de la même parcelle et récoltés à quelques jours d'intervalle. Ils ont fermenté côte à côte chacun dans sa cuve et auraient pu être assemblés. Mais ils ont développé tous les 2 une identité propre qu'il était judicieux de respecter. C'est ainsi que le Fondation reste dans un style fait de droiture et d'harmonie, sans sucrosité marquée comme il est d'usage au Domaine, pendant que le Fondation N°17 affiche pour sa part une verticalité, certes surprenante, mais qui ravira les amateurs de Pinot Gris parfaitement secs.


Toujours digestes et aériennes les belles cuvées de Gewurztraminer Hengst 2005, Pinot Gris Brand Vendanges Tardives 2002 et Riesling Hengst Vendanges Tardives 2001 aux belles robes dorées couronnent les Enfants Rois.


Au buffet des Grands Enfants on trouvait de jolis accords où le Muscat "Les Fleurons" 2005 répondait à la crevette rose dans son lit de guacamole et le Pinot Gris "Le Fromenteau" 2006 à la fameuse brandade de morue.


Tous les vins du Domaine JOSMEYER possèdent une élégance sobre, sans caractère démonstratif et sans exubérance, mais derrière cette apparente discrétion, portée par une fluidité cristalline, se cache une empreinte poétique et un relief incomparable. Chaque vin possède son rythme et chaque terroir son fonctionnement. Si l'acidité gourmande du Brand transperce le vin et le tire à l'infini, le Hengst est remarquable par son attaque discrète et retenue qui se poursuit en bouche par un développement sphérique des plus émouvants.
 
 
 

Tout est équilibre dans cette partition vinesque, harmonieuse et parfaitement structurée.

 
 
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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 20:11
Turckheim, le  18  janvier  2008.


Tour  de  cave  chez  ZIND-HUMBRECHT


Zind-Humbrecht-3.jpg

Accompagnés par Alexandre GUTH, nous commençons la visite en nous rendant entre le Clos Jebsal et le Heimbourg sur la petite route qui monte vers le Grand Cru Brand. Responsable des Vignobles, Alexandre travaille au Domaine depuis presque 10 ans. Il est en charge, avec son équipe, des 40 hectares de vignes répartis du Clos Windsbuhl à Hunawihr jusqu'au Clos Saint Urbain du Rangen de Thann.


Les moyens humains mis à la disposition de la vigne sont impressionnants. Travaux du sol effectués un rang sur deux à la bêche lourde dans le Jebsal, chenillette et bêche légère dans le Heimbourg qui lui fait face. Cinq hectares sont travaillés au cheval, la vigne palissée à la main sur 6 fils. Bien entendu pas de rognage pour préserver les boutons terminaux qui sont les capteurs et les régulateurs hormonaux de la plante.


Conduites en biodynamie certifiée Biodyvin, les vignes sont soignées par des tisanes et des huiles essentielles dont l'efficacité n'est plus à prouver, tout particulièrement après les orages. Calendula, arnica, valériane et autres préparats sont pulvérisés sur l'ensemble du vignoble remarquable par sa densité de plantation qui va de 6000 à plus de 8000 pieds par hectare selon les parcelles.


Le choix d'apporter du compost est guidé par la volonté d'accentuer un caractère, la taille réalisée à lune montante ou descendante pour influer sur la vigueur de la plante. Chaque parcelle est affectée à un employé viticole qui la suit à l'année et peut ainsi juger de  la qualité de son travail.


Sur les flancs escarpés du Windsbuhl, un troupeau de moutons s'installe de la fin des vendanges à la mi-avril. Il apporte un équilibre à la vigne qui répond à la présence de l'animal.


Zind-Humbrecht-2.jpg

La nuit tombant, nous descendons à la cave, où Olivier HUMBRECHT est venu nous saluer, après avoir découvert le vendangeoir et ses  3 pressoirs pneumatiques qui permettent d'effectuer des pressurages longs, de 6 à 24 heures. Les cuves de débourbage situées sous les pressoirs recueillent les jus par gravité évitant ainsi un pompage toujours néfaste.


Tous les vins sont élevés en foudres, les vendanges tardives et sélections de grains nobles prenant place dans des demi-muids ou des barriques. Curieusement, pas de "riverle" (petit robinet en alsacien) pour tirer le vin en bas des foudres comme il est habituellement d'usage. Tous les vins seront tirés à la pipette par le trou de bonde, ce qui fera faire à notre hôte un bel exercice de grimpé d'échelle.


Aujourd'hui, les équilibres ne sont pas définitifs, beaucoup de fermentations sont encore en cours ou en sommeil avant de reprendre au printemps. Certains élevages peuvent être longs et on trouve encore quelques 2006 toujours sur lies.


Après un Zind 2007 tout en rondeur, nous attaquons une belle série de Riesling parfaitement secs. Le Gueberschwihr droit et précis n'a pas encore fait sa fermentation malolactique, le Turkheim affiche un beau croquant, tout comme le Brand  avec un supplément d'amplitude. Superbe Windsbuhl, austère dense et sec, Rangen riche, large et puissant avec un beau fruit minéral.


Retour sur quelques 2006 encore en cave dont un superbe Heimbourg expressif et minéral, puis nous passons aux Pinot Gris 2007.  Le Windsbuhl qui commence doux et finit sec, Rotenberg à la personnalité si marquée et toujours, pour finir, le Rangen onctueux et puissant mais pas facile à comprendre dans sa jeunesse.


Viennent ensuite les Gewurztraminer et pour terminer quelques vendanges tardives et sélections de grains nobles dont la SGN de Pinot Gris Jebsal 2007 récoltée le 25 septembre avec un potentiel de 236 oechsle et qui apporte la preuve que c'est par les méthodes culturales que l'on influence les maturités, dans un sens comme dans l'autre.


La qualité des raisins récoltés apporte aux vins un fond, une densité et une minéralité peu commune sur lesquels le Domaine a construit sa notoriété. Le travail dans les vignes est réellement passionnant et j'espère vous en proposer quelques exemples prochainement en vidéo.
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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 19:23
Husseren , le 6 janvier 2008


Le Coste Di Gradoli


aleatico.JPGAléatico
 
C'est dans la région du Lazio, à la frontière entre la Toscane et l'Ombrie, que se trouve le petit village de GradoliClémentine et Gian-Marco ont installé leur cave. Les terrasses volcaniques qui dominent le lac de Bolsena offrent un terroir magnifique à ce jeune couple passionné dont les premiers vins sont réellement époustouflants.


Il est vrai que Gian-Marco est allé à bonne école puisqu'il a fait ses classes chez Philippe Pacalet, Dard et Ribo, Didier Barral et Bruno Schueller. Vous aurez compris que l'esprit est de produire des vins natures sans aucun intrant : du pur jus de raisin fermenté.


Clémentine n'est pas en reste, diplôme d'oenologue et école d’ingénieur des travaux agricoles de Clermont Ferrand, elle a également pratiqué chez Hauvette, Trévallon, Rayne-Vigneau et dans un Domaine australien, le seul peut être qui vinifie avec levures indigènes et sans anhydride sulfureux.
 
 
jeunes-vignes-1.JPGJeunes vignes
 
Aux 2,5 hectares de vieilles vignes en location, se sont ajoutés en 2005, 1,5 hectare en propriété qui a été planté de cépages autochtones comme le Greghetto, appellation locale du Sangiovese, d'Aléatico, un cépage aromatique de la famille des Muscat, de Procanico et de Malvoisie.


La conduite des vignes en biodynamie contribue à protéger de l'érosion les sols volcaniques fertiles et seulement recouverts d'une fine couche d'humus.


La gamme de vins disponibles à ce jour va s'étoffer dans l'avenir, comme le prouvent les échantillons de 2007 encore en fûts qui ont été dégustés.


Rosso.jpg

Rosso di Gaetano 2006, assemblage de Greghetto, Montépulciano, Cabernet et Merlot élevé en cuve inox, un vin de saucisson, droit et long avec un charmant nez de violette qui rappelle la Syrah.


Carbo 2006, une cuvée confidentielle de seulement 300 bouteilles, vinification carbonique de Greghetto. Après une cuvaison longue d'un mois et demi et un pigeage aux pieds, le vin a été élevé dans une vieille barrique. On y trouve fraîcheur et vivacité dans une expression bien ouverte, relâchée et gourmande.


La cuvée baptisée simplement Rosso est issue des vieilles vignes de Sangiovese; Le millésime 2006 proposé en bouteille comme le 2007 tiré sur fût possèdent une droiture et une tension minérale toujours dans le relâchement. L'aromatique est précise sur le fruit et les épices. Le vin est puissant, large et bien structuré. Non seulement on profite de la vivacité naturelle du cépage mais en plus on mesure la présence d'un terroir qui apporte de la profondeur au vin. Cuvée encore actuellement disponible à 11 €, mais il faut faire vite.


La cuvée d'Aléatico 2007 "Alea Jacta Est", également goûtée sur fût, présente une surprenante olfaction chaleureuse et aromatique avec des notes marquées de gentiane. La bouche surprend car on attend un vin moelleux mais qui se présente finalement sec et sans lourdeur. Une expression très originale et jusque là inconnue pour moi.


passerillage-aleatico.JPGAleatico passerillé sur fil

Gian-Marco travaille également pour un Domaine Toscan, la Fattoria di Caspri, où il assure les vinifications. Comme pour ses propres vins les échantillons qu'il nous a fait goûter, montrent une véritable recherche d'identité italienne bien éloignée des vins boisés issus de cépages bordelais que l'on trouve habituellement.


Ses vins sont exemplaires de naturel, sans intrant, sans soufre et sans déviation, ce qui apporte une fois de plus la preuve qu'un vin nature n'est pas obligatoirement du vinaigre comme le soutiennent certains journalistes mal informés.
 


AZIENDA AGRICOLA LE COSTE DI GIAN MARCO ANTONUZI
VIA PIAVE 7
01010 GRADOLI
ITALIA
TEL/FAX : 0039 0761456685
CELL : 0039 3287926950 - 0039 3396802341
lecostedigradoli@hotmail.com



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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 16:38
Pfaffenheim, le  19 décembre 2007


Jean-Pierre  FRICK


Pinot-Noir-Strangenberg-copie-1.jpg

Si 2007 nous a offert de superbes soirées de dégustation, je garderai un souvenir tout particulier de cette dernière rencontre annuelle, qui restera marquée par l'accueil chaleureux et convivial de Jean-Pierre et  Chantal, par la dégustation de vins lumineux et par la qualité de l'échange entre nos hôtes et les vignerons-dégustateurs présents ce soir là.


La dégustation s'est déroulée en deux temps, tout d'abord un tour de cave pour apprécier la qualité du millésime 2007, puis quelques vins en bouteilles, dont certains seront servis par paire afin de comparer les versions avec et sans soufre.


Jean-Pierre nous rappelle que, contrairement aux pronostics des laboratoires régionaux qui avaient mesuré une faible teneur en azote dans les raisins, les fermentations n'ont pas été difficiles et se sont très bien passées. Amateurs de vins secs, réjouissez vous !


Découverte en cave des Pinot Noir, dont le Strangenberg aux tannins toujours puissants. Récolté tard, égrappé à 90%, il vient de terminer sa fermentation malolactique. Robe sombre et trame serrée, matière sèveuse mais encore austère.


Puis les Riesling, Bihl précis et cristallin, Cuvée Précieuse à la densité saline accompagnée d'arômes de pamplemousse et de fumé, Grand Cru Vorbourg digeste et tendu qui revient sans cesse. Tous sont parfaitement secs.


Pinot Blanc viril destiné à une mise de Printemps, Gewurztraminer Bergweingarten rond mais sans sucrosité excessive, Rot Murlé claquant, sec et gastronomique, Grand Cru Eichberg élégant, léger et aérien malgré les 50 grammes de sucres résiduels et 14° d'alcool.


Quelques 2006 poursuivent sans stress leur élevage dans les foudres de chêne de la vaste cave. Comme ce Pinot Gris qui "fermentouille" calmement et transforme ses derniers sucres après 20 mois de cave. Comme tous les autres vins, sauf rare exception, il n'a pas été sulfité et ne le sera qu'à la mise sauf si Jean-Pierre décide de l'embouteiller comme tel, après une très légère filtration.


Mais passons aux vins en bouteille. Depuis 2002, ils sont tous obturés par une capsule couronne qui apporte jusque là une totale satisfaction au vigneron et à ses clients. Les vins sont, comme à l'habitude, servis à l'aveugle et sans aération. Bien entendu, pas de déviation liégeuse et des vins qui s'ouvrent rapidement après quelques minutes dans le verre. Aucune réduction n'est à mettre sur le compte de ce type de bouchage, comme une dégustation comparative réalisée l'année dernière l'avait déjà prouvé.


Et pour commencer un Chasselas 2006 au nez vineux de vieux Champagne.Récolté tard, son état sanitaire semblait laisser à désirer et pourtant vinifié et mis en bouteille sans soufre. Il offre un vrai plaisir gourmand et une évidence remarquable de simplicité.


Sylvaner 2005 au premier nez oxydatif qui s'ouvre sur le fruit à l'aération. Expression ravissante de vin parfaitement naturel. Preuve qu'un vin nature, n'est pas, comme l'affirme sur les ondes un certain journaliste,  obligatoirement du vinaigre.


Riesling 2004, mis en bouteille en 2006, un vin vif avec du retour et de la digestibilité. Du grain et de la densité, un carafage serait préférable, le vin est loin d'être à son apogée. Toujours pas de soufre à la mise et une jeunesse insolente. Plus de 22 mois sur lies sans protection ne seront pas venus au bout d'un jus capable de créer ses propres défenses contre l'oxydation, signe d'une viticulture de grande qualité.


Puis vient le moment de comparer le même vin dans deux versions. La première sans soufre, la seconde avec seulement 2 grammes à la mise.


Deux grammes qui changent tout.


Autant la version sulfitée du Riesling Rot Murlé 2002 se livre, autant,sans ajout de soufre, le vin se défend. Les deux vins expriment le fruit mais dans des registres différents, plus démonstratif dans la version "avec", plus profond et minéral dans la version "sans".


Le Pinot Noir Strangenberg 2002 montre quant à lui deux visages. Fruité et ouvert "avec", il est plus serré et charnel "sans". Mais ce qui surprend, comme pour le Riesling précédent, c'est un changement profond du mode de fonctionnement du vin. Le soufre a modifié la perception tannique en la rendant plus asséchante "sans".


Si les avis sont partagés et les ressentis différents selon les approches de chacun, tout le monde s'accorde pour reconnaitre dans ces vins une profondeur, une sincérité et surtout une recherche de l'essentiel. Rien de démonstratif, ni d'ostentatoire, l'évidence parfaite.


Evidence qui se passe d'analyse, même si l'on s'éloigne des standards que veulent imposer les cracheurs-noteurs qui font l'opinion.


Par cette approche, nous avons été sensibilisés à ces petits riens qui changent tout. Deux grammes de soufre par hectolitre, 2 grammes de silice ou 2 litres de désherbant par hectare modifient profondément le fonctionnement des vins et des sols, il est nécessaire d'en prendre conscience.

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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 08:36
Eguisheim, le 31 août 2007


Hubert HAUSHERR
La Force et  la  Conviction


H-Hausherr.jpg

A l'aube de son 7ème millésime, Hubert HAUSHERR affiche toujours le même courage et la même détermination qui l'ont amené en 2000 à vouloir faire son vin.

 
 
Le courage d'avoir abandonné la livraison de ses raisins à la coopérative locale, de porter sur ses seules épaules la culture des 4 hectares de vignes et d'en réaliser la vinification.
 

La détermination dans le choix des pratiques culturales et de l'esthétique qu'il souhaite donner à ses vins.
 

Aujourd'hui l'excellent travail fourni pendant ces 7 années porte ses fruits. Ses vins ne laissent pas indifférents car ils possèdent un relief et surtout ce qui est plus rare, un véritable fonctionnement.
 

J'ai découvert par hasard ce vigneron l'année passée en goûtant le Riesling "générique" produit lors de son premier millésime. J'ai été immédiatement conquis par son style harmonieux sans fioritures et sa capacité au vieillissement pour un vin d'entrée de gamme.
 

Depuis j'ai fait bien plus ample connaissance avec les vins de celui que je considère comme
"La révélation de l'année" du vignoble alsacien et j'ai pu constater avec plaisir que les professionnels et les amateurs qui les ont goûtés confirment mon sentiment.
 

En conversion Bio depuis 2 ans, le travail mené dans la vigne est particulièrement remarquable.
Pas de tracteur, il doit être le seul vigneron à ne pas en posséder !
Hubert travaille avec un motoculteur.  


L'ensemble des parcelles est recouvert d'un enherbement naturel entretenu par paillage. Avec son motoculteur, Hubert tracte un rouleau équipé de lames qui couche l'herbe et ainsi ralentit la pousse.
 

Cette méthode a pour avantage d'éviter la tonte qui génère un appel à l'humidité du sol, provoque une parfaite décomposition du végétal et apporte une meilleure diversité biologique au sol.
 

L'extrême légèreté du motoculteur évite le tassement du sol et améliore grandement son fonctionnement. Un rang sur deux est travaillé par un griffage léger, le buttage et le débuttage du cavaillon est réalisé avec le motoculteur.
 

Pour le reste tout est manuel, du palissage avec le rouleau de ficelle sur le dos, au rognage effectué en toute fin de cycle végétatif avec une cisaille à main, ainsi que les traitements réalisés au pulvérisateur portable. La vendange, bien entendu manuelle, est placée dans des caissettes de 25 kilos avant un pressurage pneumatique.
 

Sans expérience de la vinification, Hubert s'est formé auprès de Jean SCHAETZEL, ce qui n'est pas la plus mauvaise école. Il se fait aussi assister par un œnologue conseil de la Chambre d'Agriculture dont il apprécie le fait qu'il ne vende pas de produits œnologiques.
 

Les vinifications se font dans des cuves inox avec un minimum d'intervention, sans apport de levures et sans collage. Le soufre est utilisé à minima avant la mise en bouteille.
  
Husseren.jpgHusseren vu des hauts d'Eguisheim


La carte des vins comprend de belles expressions parfaitement typées qui possèdent toutes une grande sincérité.
 

L'Auxerrois Kiespfad 2006 (6,50 €) est avenant avec un nez floral et grillé à la fois et une belle acidité pas toujours facile à trouver sur ce cépage. Le vin possède de la tenue et de la persistance en bouche.
 

La légère surmaturité du Riesling Sunngass 2002 (8,50 €) apporte à la bouche un côté confit, même si le vin reste sur un profil sec. Large, puissant et aérien c'est un très beau Riesling avec seulement 12,5° d'alcool. Le 2004 (8,50 €) issu du même terroir reste plus classique avec sa belle structure acide; sa fraîcheur, son gras et sa finale citronnée. Il a été médaillé au Concours des Riesling du Monde.
 

Le Riesling Grand Cru Eichberg 2004 (13,00 €) se montre plus austère avec une olfaction marquée par un fruité discret accompagné de notes de grillé et de pierres mouillées. Sa bouche est grasse, puissante et saline. C'est un vin de temps, un vrai grand vin de garde, minéral et élégant.
 

Le Gewurztraminer Grand Cru Eichberg 2004 (13,00 €) possède une pureté cristalline et une acidité droite qui équilibre parfaitement les 30 grammes de sucres résiduels. Rond et léger à la fois, il reste parfaitement aérien et gastronomique. 


Plus exubérant, le Gewurztraminer Grand Cru Pfersigberg 2004 s'exprime avec un bouquet riche et complexe et une bouche épicée. Il laisse parler sa puissance et se positionne à l'opposé de son pourtant voisin.
 

Hubert vinifie également des Gewurztraminer "à l'ancienne" (8,50 €), c'est à dire secs, qui feront le régal de ceux qui apprécient cette expression de plus en plus rare sur des mets épicés.
 

Le Pinot Noir Fronenberg 2004 (13,00 €) a été égrappé à la main. C'est un rouge puissant aux tannins soyeux et avec beaucoup de caractère.
 

Point commun à l'ensemble de la gamme, la capacité de ces vins au vieillissement. Hubert aimerait les proposer à la vente au meilleur de leur maturité. Pour cela, il commence à en réserver une partie qui ne sera commercialisée que plus tard, lorsqu'il le décidera.
 

Située à la périphérie du village d'Eguisheim, sa cave ne bénéficie pas de la manne touristique qui déferle sur le centre. Je vous invite cependant, si vous venez en Alsace, à aller faire un tour du côté de la rue Pasteur pour y faire sa connaissance et même profiter du gîte d'étape qu'il propose.
 

Sinon, il sera toujours possible de le rencontrer à l'occasion des salons, organisés dans toute la France par les Vignerons Indépendants, auxquels il participe pour faire connaître son travail.
 

Son rêve, qui je l'espère ne tardera pas à se réaliser, travailler avec un cheval. Il a déjà tout prévu, l'emplacement de son box et même le pré où il ira se reposer.
 
 
Huber et Heidi HAUSHERR
6 b rue Pasteur  
68420 EGUISHEIM
03 89 23 40 67  
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21 août 2007 2 21 /08 /août /2007 12:31
Mittelbergheim, le  17 août  2007


Domaine RIEFFEL


LR.jpg

L'observation attentive des vignes donne d'importantes informations sur la personnalité du vigneron qui les cultive et permet aussi d'anticiper sur son travail en cave, car on retrouve très souvent l'esthétique du matériel végétal ainsi que son fonctionnement au fond du verre de dégustation.


Lucas RIEFFEL n'échappe pas à la règle et une promenade en sa compagnie dans quelques unes de ses parcelles révèle immédiatement à qui l'on a à faire.


A 32 ans, ce jeune vigneron porte un regard sans concession sur son travail et ses vins. Parfaitement conscient de sa marge de progression tant dans la vigne que dans la cave il sait se fixer des objectifs ambitieux pour améliorer constamment la qualité de ses vins.


Parrainé par André OSTERTAG et Patrick MEYER, il est à bonne école et déjà les résultats ne se font pas attendre.


Sa production est constituée de vins bien typés par des choix de vinification judicieux en fonction des cépages, et la grande variété de terroirs dont il dispose élargit le champ des expressions.


Le Klevner Vieilles Vignes 2005 (6,50 €), issu du cépage Auxerrois, est vinifié en cuve inox. La mention vieilles vignes est parfaitement justifiée au regard des ceps trapus et des belles grappes bien aérées qui y sont accrochées. Le vin est charmeur, sec mais avec de la souplesse et surtout un beau fruité. On retrouve dans le millésime 2006 le même profil aromatique, plus riche toutefois, avec des accents fermentaires en l'état actuel, en raison de sa jeunesse.


Originaire d'un minuscule plateau granitique enclavé entre les grès du Wiebelsberg et les schistes du Kastelberg dont il occupe le sommet, le Pinot Blanc Gebreit 2004 (7,00 €) a pour sa part passé 11 mois en barriques de plusieurs vins. Plus ambitieux que le Klevner, il possède un beau grain apporté par l'élevage sur lies et la minéralité propre au granit. Dans sa version 2005, plus de fruit, une légère rondeur et toujours ce joli fruité. La maîtrise de l'élevage en barrique est certaine, pas de boisé, juste une patine, pour de beaux vins frais et droits parfaits pour l'apéritif et le repas.


Un Muscat 2006 (6 €) Ottonel bien réussi dans ce millésime délicat avec une aromatique simple mais empreinte de pureté et de croquant. Pas de lourdeur, il ne reste plus de sucres résiduels, belle expression de vin sec.


Sec également le Pinot Gris Hagel 2005 (6 €). Originaire d'une carrière calcaire située entre le Stein et le Brandluft, il a été élevé alternativement dans des foudres et des cuves inox. Avec une acidité marquée et bien enrobée, c'est un vin parfaitement droit qui possède une finale sphérique. Le potentiel futur de cette cuvée est indéniable, car aujourd'hui les vignes issues de sélection massale sont encore jeunes. Vendangé tôt, il sera élevé à l'avenir dans des barriques de 7 à 8 vins.


Auxerrois.jpg


Sec, Salin, tout en longueur, c'est le Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2005 (10 €), vendangé précocement pour privilégier le fraîcheur c'est un vin distingué et séduisant qui convertira rapidement ceux qui négligent encore ce cépage.


Si le Riesling Vieilles Vignes (6 € ) n'est pas à la carte, car réservé jusque là à l'export, n'hésitez pas à demander à le goûter et même à l'acheter. Assemblage de parcelles granitiques et gréseuses, c'est un beau compromis entre puissance et droiture. Presque trop beau pour une entrée de gamme.


Un rendement de 35 H/h particulièrement faible pour le Riesling Brandluft 2006 (7 €). Il vient tout juste d'être mis en bouteille et n'est pas encore parfaitement en place. L'acidité est précise, la bouche large et ample et l'amertume finale apporte de la légèreté à ce vin.


Gras, richesse, puissance et salinité : Zotz tout simplement. Quelque soit le millésime, on aime retrouver dans le Riesling Grand Cru Zotzenberg (10 €) l'amplitude qui fait sa réputation. Le 2006 qui n'est pas encore en vente conjugue avec bonheur toutes ces qualités, c'est un très beau vin doté d'un potentiel exceptionnel dont il faut surveiller la sortie.


Floral et minéral Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2004 (12 €), avec sa belle matière riche et sa fine acidité finale. Le 2005 est quand à lui plus serré, plus austère, mais sa densité en bouche laisse présager un grand vin. Des arômes de fleurs blanches mais aussi de craie et 45 grammes de sucres résiduels qui reposent dans le 2006, une vendange parfaitement saine et une sensualité envoûtante.

Le Domaine a pour habitude d'embouteiller en magnum cette cuvée qui offre une belle opportunité pour ceux qui cherchent des vins de garde pour marquer un événement.


Au pied du Wiebelsberg, la parcelle dite Gesetz, produit un Gewurztraminer 2006 (8 €) où le vigneron privilégie une recherche de richesse sans tomber dans le lourd et le collant. C'est un vin à boire sur sa jeunesse pour profiter du fruit et de la belle aromatique florale qui l'accompagne.


A l'opposé, le Gewurztraminer Grand Cru Zotzenberg Vendanges Tardives 2005 (14 € en 50 cl) est véritablement construit pour la garde. Un nez retenu, une bouche citronnée et surtout une acidité remarquable qui équilibre la richesse du vin.


Les vins rouges ne sont pas en reste. Le Pinot Noir Runz 2004, maintenant épuisé, a apporté la preuve de la maîtrise d'une cuvée réalisée sans égrappage et parfaitement vinifiée. Le Domaine produit généralement une cuvée sans soufre c'est le Pinot Noir Nature qui privilégie fruité et gourmandise et une cuvée élevée en barrique à l'élevage discret, Pinot Noir 2003 (8,50 €) avec son nez aux notes de chocolat et de fumé et ses beaux tannins tout en finesse.


Le travail intelligent mené dans la vigne fait que l'on retrouve un fonctionnement et un équilibre naturel dans les vins. Les choix esthétiques étant parfaitement définis, il ne reste plus à Lucas RIEFFEL qu'à affiner son travail pour confirmer tout le bien que de nombreux amateurs pensent de lui.

Domaine André RIEFFEL
11, rue Principale
67140 MITTELBERGHEIM
03 88 08 95 48
andre.rieffel@wanadoo.fr

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13 août 2007 1 13 /08 /août /2007 07:56
Saint-Romain, le 10 août 2007

Thierry GUYOT, la Bourgogne comme je l'aime.


T-Guyot-copie-1.jpg

Depuis la lecture de l'excellent livre de Jean-Claude Ray intitulé "Vignerons Rebelles", je souhaitais rencontrer Thierry GUYOT, ce vigneron qui compte parmi les pionniers de la biodynamie en Bourgogne. J'avais déjà approché ses vins au cours de quelques dégustations et apprécié tout particulièrement le style aérien aux antipodes de ce que la Bourgogne "moderne" propose aujourd'hui.


Sur la route du retour de mes vacances, je fais une pause à Saint-Romain, un des plus beaux paysages de la Bourgogne viticole avec ses falaises qui surplombent le village. Le temps n'est pas fameux mais l'accueil de Thierry est chaleureux et on se sent tout de suite à l'aise dans la petite cave d'élevage.


Thierry a cessé son activité après le millésime 2004, ses vignes ont été reprises par un membre de sa famille et aujourd'hui il termine la vente de son dernier millésime. Au regard de la qualité et des tarifs affichés, les vins qu'il propose encore, mais il faut maintenant se presser, représentent une formidable occasion de remplir sa cave de beaux Bourgognes construits pour la garde, tant en rouge qu'en blanc.


Nous commençons la dégustation par quatre vins blancs :


Le Bourgogne 2004 possède un joli nez aux accents exotiques de mangue et de fruit de la passion et une bouche large et pure. La fraîcheur domine et le vin est véritablement envoûtant. Malheureusement il n'est plus disponible, aussi j'invite ceux qui voudront le découvrir à se rendre au "Bistrot des Saveurs" à Obernai où Thierry Schwartz, en oenophile averti, a fait quelques réserves.


Dans un tout autre registre, le Côte Chalonnaise 2002 (6,80 €) montre un profil plus minéral avec toujours cette franchise réjouissante. 


Le Saint-Romain 2004 (13,70 €) est issu de vieilles vignes de 70 ans et d'un rendement particulièrement faible. Exemplaire de ce que la minéralité est au vin tant à l'olfaction qu'en bouche. Puissant et fumé avec un gras qui tapisse bien la bouche. 


Avec le Puligny-Montrachet 2004 (25,10 €), on revient vers une aromatique plus fruitée dans sa phase actuelle. Le nez est complexe avec ses senteurs miellées et ses notes d'orange et de mandarine, tout en retenue et sans exubérance vulgaire. La bouche est précise, dotée d'un beau grain et d'une salinité sensuelle qui porte le vin. Thierry conseille de le consommer dans les 5 ans ou bien après une dizaine d'années, car cette cuvée a pour habitude de se refermer avant d'offrir son meilleur.


Suivent trois vins rouges


Le Bourgogne 2004 (6,90 €), issu de bas de coteaux, est d'une fraîcheur exemplaire. Un nez mêlant des arômes d'orange et de fumé, une bouche large et franche. Une simplicité évidente et beaucoup de gourmandise.


Sauvage et puissant Saint-Romain 2004 (12,00€), un vin de cailloux structuré et tendu avec de belles notes fruitées.


Plus austère et retenu à l'olfaction, le Beaune Les Bons Feuvres 2004 (12,20 €) possède une bouche élégante avec des tannins d'une extrême finesse. Pas de surextraction, rien de forcé et une persistance éblouissante.


L'ensemble de la gamme est remarquable et ce n'est pas un hasard si des sommeliers de renom ont sélectionné ses vins. Ici, pas de boisé envahissant, ni d'extractions poussées, qui tendent à vouloir faire passer du Pinot Noir pour du Mourvèdre, on reste dans le domaine de l'élégance et du raffinement. 


J'ai cru comprendre que Thierry n'avait pas abandonné l'envie de faire du vin et j'espère vivement le voir au plus vite se lancer dans un nouveau projet sur lequel il reste encore discret. Il serait dommage qu'il ne nous fasse pas profiter à nouveau, avec simplicité et chaleur, de sa passion et de son savoir-faire.


Guyot Thierry

Rue Pierre Ronde
21190 SAINT ROMAIN
03 80 21 27 52

  
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 09:44

Mittelbergheim, le 19 juillet 2007


Domaine RIETSCH : Millésime 2006

 


Placé au Domaine sous le signe du Lézard, le millésime 2005 n'a pas fini de nous ravir de ses vins puissants et structurés que les amateurs avertis n'ont pas hésité à encaver.


Succéder à une aussi belle année n'est pas aisé, mais une fois de plus Jean-Pierre RIETSCH dans un millésime délicat, nous apporte la preuve de ses qualités de vinificateur.


Avec des pressurages doux et des premiers jus d'écoulement largement écartés, il réussit un millésime 2006 qui ne manque pas d'intérêt avec un début de gamme parfaitement réussi et des vins de terroirs aux équilibres plus secs que l'année passée mais aux aromatiques toujours pourvues d'une grande finesse.


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Des profils droits et précis pour les vins de cépage : Un Sylvaner (5€) à l'olfaction camphrée et à la bouche gourmande accompagnée de notes de mirabelle, un Pinot Blanc (6€) au nez de mie de pain et de noisette qui ne manque pas de puissance avec une belle trame tannique, un Riesling (6€) mentholé avec des notes de violette et de pierre à fusil, son élevage long sur lies lui a apporté une structure sur laquelle s'appuie une acidité pointue et citronnée. Le Pinot Gris (7€) est exemplaire d'un vin sans lourdeur à la bouche claquante et largement ouverte.


Tous se goûtent parfaitement sec.


Finesse et précision également pour un assemblage qui porte avec bonheur, et l'accord d'Anna GAVALDA, le nom évocateur d'"Ensemble c'est tout". La rencontre du Gewurztraminer et de son profil épicé avec le Riesling et sa droiture en fait un vin au nez gourmand, à l'attaque franche et expressive, parfait pour un apéritif.


Les Riesling de terroir montrent encore cette année leurs caractères bien marqués.Une robe jaune à reflets verts, des notes de mirabelles et de fruits à noyaux, une bouche large, puissante et persistante pour le Stein (8€) et sa fine acidité qui trace son origine calcaire.

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Une robe dorée, des notes de papaye et de fruits exotiques pour le Branluft (8€), plus massif et puissant que dans les millésimes précédents, avec une amertume finale qui lui confère de la personnalité, élargit la bouche de bouche et l'assied dans sa puissance.


Les Riesling des Grands Crus Wiebelsberg et Zotzenberg se révèlent aux antipodes l'un de l'autre.


Puissance et confit de raisin mûr pour le Wiebelsberg, nez de poire, vigueur et intensité toute marno-calcaire pour le Zotzenberg (10€) dont l'équilibre parfaitement sec me convient finalement mieux que le puissant 2005 qui reste un véritable vin de garde.


Même impression pour le Sylvaner Zotzenberg (10€) et ses 4 grammes de sucres résiduels. Un nez complexe de fleurs blanches et de sous bois et une droiture exemplaire. Plus vif et plus immédiat que son prédécesseur et toujours pourvu de la même large structure.


Le Klevener d'Heiligenstein aux notes de coing et de mirabelle montre une bouche rectiligne et une acidité bien droite. Sa finale réglissée apporte de la complexité et allège la finale légèrement alcooleuse.

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Pinot Gris aux notes d'écorce d'orange et de fumé avec une bouche riche et une fine amertume qui relance bien le vin, c'est le "Coup de Cœur" (8€) assemblage de parcelles du Zotzenberg et du Rippelholz.


Floral aux effluves de poivre blanc, "Atmosphère" (12€) est un Gewurztraminer atypique issu de jeunes vignes. Il possède un caractère aérien et évanescent d'une fluidité ravissante.


Du plaisir et de la satisfaction également avec les Pinot Noir. L'inflexion entamée l'an passé se confirme : moins de bois, même si dans ce domaine il a toujours été fait dans la discrétion, mais surtout moins pour ne pas dire pratiquement plus de soufre.


Le Pinot Noir de pichet (4,50€)embouteillé en litre est d'une évidence gourmande. Son fruité, la qualité de ses tannins, sa bouche ouverte et relâchée en font en régal et une véritable affaire au prix auquel il est proposé.


Plus de structure et de profondeur, des notes de framboise et un superbe velouté pour la cuvée de Pinot Noir (7€) mise en bouteille de 75 cl parée d'une nouvelle étiquette toujours très réussie.


Le Demi-Muid (9€), sélection de vieilles vignes du Stein, reste quand a lui fidèle à son profil habituel avec toujours un élevage discret dont le vigneron pourrait bien se passer à l'avenir.

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Vinification originale d'un Pinot Noir en blanc, c'est "Blanc de Noir" un vin puissant et tannique, parfaitement sec que l'élevage dans un petit foudre et une fermentation malolactique ont rendu plus civilisé et aimable qu'à sa naissance.


Les vendanges en surmaturité réalisées en 2005 sont maintenant disponibles. C'est un des domaines où Jean-Pierre RIETSCH excelle.


Le Riesling Vendange Tardive Brandluft 2005 montre un nez retenu et complexe de cendres froides, d'encre et de réglisse. Sa bouche de raisin confit possède une minéralité saline et une acidité qui allègent le vin.


Le Gewurztraminer Vendange Tardive Zotzenberg 2005 est épicé a souhait sa bouche est grasse marquée d'arômes de pâte d'amande d'abricot et de pêche. L'acidité apporte la droiture indispensable et l'amertume légère qui arrive en finale prolonge le vin tout en l'affinant.

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Le millésime 2006 peut se résumer en un retour à une matière toujours mûre mais toutefois moins riche que dans le millésime précédent. Les équilibres sont plus secs et les acidités de belle qualité avec une prédominance du tartrique sur le malique.


Mesuré et réfléchi dans son travail, Jean-Pierre RIETSCH n'en est pas pour autant immobile. Si sur les vins rouges le virage est pris, la vinification des blancs connaît aussi des inflexions qui vont vers des élevages sur lies beaucoup plus longs qui peuvent aller dans certains cas jusqu'à 18 mois.


Dans la vigne, sa réflexion l'amène à envisager un travail en Bio et à s'engager dans une procédure de certification dès l'année prochaine.


Comme chaque année le Domaine organisera début décembre des Journées Portes Ouvertes sous le signe du travail du bois et du fer avec comme à l'habitude de nombreux artistes présents, il n'est cependant pas obligatoire d'attendre cette date pour passer goûter les vins.


Nota : Les vins goûtés ce jour n'étaient pas tous encore en bouteille


Domaine RIETSCH
32 rue Principale
67140 MITTELBERGHEIM
 
Tel : 03.88.08.00.64
 
www.alsace-rietsch.eu
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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 16:07

Westhoffen, le 22 juin 2007

Domaine LOEW, millésime 2006.

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Après avoir goûté la cave en novembre dernier pendant les fermentations, il me tardait de retrouver les vins d'Etienne LOEW une fois en bouteille. C'est chose faite aujourd'hui, puisque à l'exception de quelques vins qui sont pas encore terminés, les mises ont été réalisées un peu plus tôt cette année qu'à l'habitude.

 

Pour chaque millésime la problématique est identique. Il faut savoir se déterminer tôt si l'on veut être servi, tout en sachant que les vins d'Etienne ne se goûtent pas forcément au mieux, sans le minimum de garde qui leurs permet de s'exprimer.

 

Les erreurs de lecture sont fréquentes sur ses vins pris dans leur jeunesse, mais avec le recul sur les millésimes précédents et une bonne connaissance de la personnalité du vigneron, j'espère avoir évité cet écueil.

 

Le millésime 2006 a été particulièrement délicat en raison des conditions météorologiques qui ont imposé un tri sévère dans les parcelles. Les rendements ne sont que de 40 h/H cette année, il faudra donc se presser pour passer commande.

 

Westhoffen

 

Précision et délicatesse pour le Sylvaner de Westhoffen (5€) avec des arômes de fruits à chair blanche et des notes de sous bois. Un vin parfaitement sec à la fraîcheur gouleyante.

 

Assemblage épicé, muscaté avec de la vivacité et plus de fraîcheur que dans le millésime précédent, l'Alsace (6,50€) présente toutes les qualités d'un vin d'apéro et de repas champêtre et ensoleillé. Un vin d'été.

 

Profil sec pour le Muscat Les Marnes Vertes (7,80€) fidèle à la tradition du Domaine. Le nez est encore fermé, mais la bouche florale et épicée possède une très belle longueur.

 

En plus des Riesling Muschelkalk et Bruederbach Clos des Frères ont trouve cette année une nouveauté à la gamme avec un superbe Riesling Suessenberg.

 

Etienne a acquis l'an passé une parcelle sur ce terroir situé sur la colline de Scharrachbergheim dans le prolongement du Grand Cru Engelberg.

 

Parfaitement représentatif des vins issus de ce terroir marno-calcaire, ce Suessenberg (9€) se caractérise par sa puissance et son acidité large et gourmande qui trace le vin. Comme pour les Riesling Suessenberg de Jean-Marie BECHTOLD (Dahlenheim) situés sur une parcelle contiguë à celle d'Etienne, ce sont des vins à n'ouvrir qu'après un minimum de 5 ans et dont le potentiel de garde est infini.

 DSCF0016.JPG

Le Clos des Frères


Le Riesling Bruederbach (8,20€) fait partie des pièges que j'évoquais en introduction. Actuellement fermé et sur une fine réduction, il ne commence à s'exprimer qu'après une bonne aération. Plus sec et plus gastronomique que le 2005, c'est un vin minéral où l'on retrouve la très belle acidité que l'on avait connue en 2002 et 2004. Avec le Suessenberg mais dans un profil différent il fait partie de mes préférés.

 

Approche également difficile pour le Riesling Muschelkalk (7€), fermé pour ne pas dire verrouillé. L'élevage à apporté du gras et bien enrobé l'acidité trop malique en novembre. C'est un vin sec, un vin de pierre, dans lequel Etienne a toute confiance.

 

Deux cuvées de Pinot Noir, Première Vendange de Marguerite (6€) : rosé framboise grenadine, sec, souple et bien structuré et le traditionnel Pinot Noir de Westhoffen (7,20€)vinifié en rouge et particulièrement bien réussi cette année avec une belle densité tannique et des arômes chocolatés et torréfiés à l'olfaction.

 

Le Pinot Gris Cormier moins riche et rond que le 2005, offre un bel équilibre demi-sec et une acidité fine et précise. Son profil aromatique bien connu des habitués reste inchangé. Le Pinot Gris Bruederbach qui est encore en cuve se montre plus massif et puissant. Encore fermentaire avec des notes de pop corn et de caramel, une bouche large et grasse.

 

Trois Gewurztraminer bien typés en fonction des terroirs dont ils proviennent. Un Cormier (8,50€) aérien et épicé, très proche du millésime précédent. Profil sec pour le Gewurztraminer de Westhoffen (7,50€) avec en plus de la vivacité et de la fraîcheur en fin de bouche. Potentiel de vendange tardive pour l'Ostenberg, riche, opulent, moins gastronomique que le 2005.

 

Du côté des SGN, on notera un Pinot Gris 2005 (32,00€ les 50 cl) doté d'une belle pureté aromatique qu'il sera préférable d'attendre encore quelques années.

 

Pas de Riesling Grand Cru Altenberg cette année, l'ensemble de la parcelle a été récoltée en 2006 avec un potentiel de Sélection de Grains Nobles. Cette cuvée qui s'annonce déjà très prometteuse ne sera commercialisée que dans un peu plus d'un an.

 

Etienne LOEW a une fois de plus parfaitement tiré son épingle du jeu dans ce millésime 2006, son dixième depuis qu'il a repris en main le Domaine familial. Outre la naissance de sa seconde fille qui lui a apporté beaucoup de bonheur, il vient d'acquérir une nouvelle parcelle sur l'Ostenberg qui lui permettra de nous proposer dès l'année prochaine une nouvelle cuvée de Riesling sur ce magnifique terroir.

Etienne Loew
28, rue Birris
67310 Westhoffen
03 88 50 59 19
domaine.loew@orange.fr

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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 09:16

Bergheim,le 16 juin 2007

Verticale Riesling Kanzlerberg

 

Il a presque 20 ans, Sylvie SPIELMANN a repris le Domaine familial situé à l'écart de Bergheim, sur la petite route qui mène à Thannenkirch. Aujourd'hui ses 8 hectares de vignes situés dans une très proche périphérie de la cave, ce qui est rare en Alsace, sont conduits en biodynamie.
 
 
 Parmi les terroirs qu'elle revendique, on trouve les lieux-dits Engelgarten et Blosenberg ainsi que les Grands Crus Altenberg de Bergheim et Kanzlerberg.
 
 
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Ce denier, bien connu pour être le plus petit, en surface, des Grands Crus alsaciens, possède des particularités géologiques et une antériorité historique qui ont fait sa réputation et lui ont permis d'obtenir ce classement d'exception.

Sylvie cultive une relation toute particulière avec le Kanzlerberg, sans doute en raison de sa proximité puisque son Domaine y est adossé, mais aussi parce qu'il produit des vins empreints d'un caractère bien marqué et d'une forte personnalité.
 
 En compagnie de Jean-Claude RATEAU, nous parcourons les 3,23 hectares aux sols argilo-marneux posés sur une roche dure et compacte riche en fluorine et en barytine. Dominé par le majestueux Altenberg, le "Mont Saint Jean" est composé d'un plateau sommital qui culmine à 250 mètres d'altitude et d'un versant court mais abrupt exposé Sud, Sud-Ouest.
 
 
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Reichenberg

Dans la pente, la roche mère affleure. C'est ici que se trouvent les Riesling de Sylvie. D'abord une parcelle de vieilles vignes de plus de 55 ans dont les sols sont travaillés au cheval en raison du faible écartement des rangs, puis une autre plus récente qui est mécanisée.

Le Gewurztraminer occupe le plateau où était autrefois exploitée à proximité une carrière de gypse.
 
Seuls 3 vignerons revendiquent les vins de ce terroir. Sylvie Spielmann et la Maison Lorentz se partagent à égalité la quasi-totalité de la surface du Grand Cru et produisent respectivement Riesling, Gewurztraminer et Riesling, Pinot Gris. Depuis peu, Louis Freyburger travaille une petite parcelle de Gewurztraminer.
  
Du sommet du Kanzlerberg on aperçoit le Château du Reichenberg placé sur le versant de l'étroite vallée de Thannenkirch ainsi que le Tempelhof, ancienne Commanderie des Chevaliers de Saint-Jean de Jerusalem qui les premiers avaient identifié le potentiel de ce terroir.
 
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Tempelhof

Plus haut, en place de l'ancienne carrière, des sols d'un gris lunaire sont parsemés de cristaux de gypse qui s'émiettent par une simple pression de la main.

Jean-Claude, le bourguignon, est intarissable tant sur la géologie d'une complexité toute alsacienne que sur la taille en cordon de Royat des Pinot Noir. Les vignes de Sylvie sont resplendissantes, les feuillages d'une rare luminosité. La grande diversité des espèces qui constituent l'enherbement naturel confirme le parfait fonctionnement des sols.

De retour au Domaine, Sylvie nous attend avec la plus belle série de Riesling Kanzlerberg qu'il m'ait été donné de goûter. 
Souvent austères dans leurs jeunesses, les Riesling Kanzlerberg demandent du temps pour s'affiner. C'est la raison pour laquelle ils ne sont commercialisés qu'après quelques années de garde. Actuellement les millésimes 2002 à 1999 sont commercialisés au Domaine au tarif de 14,30€. C'est avec eux que nous allons débuter la dégustation.  

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Pour point commun à l'ensemble de ces vins, une robe d'un bel or brillant dont l'intensité varie avec les millésimes.
 

Le 2002 à l'olfaction parfaitement ouverte présente des arômes d'agrumes sans le côté primaire, sa bouche est large avec du gras et une intense persistance.

 

2001 s'exprime avec retenue et finesse. De belles notes florales mais aussi terpéniques à l'agitation. C'est un vin sec et minéral pourvu d'une belle acidité gourmande. 

 

2000 est un millésime récolté dans un parfait état sanitaire. Pas de botrytis et un rendement faible. Le nez est nettement floral accompagné d'arômes de pêche et de fruits à chair blanche. La bouche est minérale, saline et d'une fraîcheur bien rehaussée par des notes de pamplemousse. Le vin possède moins d'ampleur que les 2 précédents qu'il compense par une belle verticalité.

 

Le millésime 1999 plus productif, 54 h/H, mais aussi marqué par le botrytis, propose un beau vin sec et gourmand avec ses arômes de pèche blanche. Il ne possède cependant pas la longueur des autres années. 

 

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Avec 1995 on pense avoir atteint la quintessence. L'olfaction est complexe, elle mêle des notes miellées, fumées et anisées. La bouche rappelle le pain d'épices, la persistance est exceptionnelle.Les 14 grammes de sucres résiduels sont imperceptibles tant la minéralité et la salinité tendent le vin. 
 

Extrême droiture pour le 1994. Derrière la légère réduction, c'est un vin à carafer, on trouve de belles notes toastées et pétrolées. C'est un vin sapide qui appelle un plat. Resté longtemps fermé, il étonne par son profil salin et iodé. Très belle acidité bien fondue.

 

C'est le 1991 qui nous apporte la plus belle émotion. Précision du nez avec son profil floral, éclat de la bouche ciselée par le minéral et la salinité. Le vin possède un caractère viril, gras et sec à la fois.

 

Sous le signe de l'austérité pour le 1989. Les vignes avaient été grêlées cette année là. Le vin reste serré et manque un peu d'ampleur. 

 

Premier millésime en 1988 pour Sylvie. Olfaction anisée précise, belle attaque sur le sec, un vin droit qui ne manque pas d'ampleur.

 

Les millésimes 1987 et 1985 ont été vinifiés par madame Spielmann mère. Si le 87 présente un profil oxydatif au nez et une belle structure en bouche, le 85 montre une olfaction anisée avec des notes d'origan et une bouche minérale en parfaite cohérence avec le nez. Droit et sphérique à la fois avec une finale réglissée.

 

Nous terminons la dégustation avec 2 vins récoltés en surmaturité.

 

Riesling GC Kanzlerberg Vendanges Tardives 1989 : riche et gras mais surtout sans lourdeur pour cette première récolte en VT. 

 

Une fraîcheur camphrée, des notes d'amandes amères mais aussi balsamiques pour la SGN du Riesling Kanzlerberg 1997 à la bouche aérienne et sèveuse bien construite sur des arômes de fruits à l'eau de vie.

 
Vignes.jpg

A la lumière des vins que nous avons dégustés, je définirais Riesling Kanzlerberg comme un vin viril, racé et puissant.
 

Son olfaction plutôt florale s'accompagne souvent de notes anisées, épicées mais avec retenue et sans caractère démonstratif.

 

Sa bouche est ample, minérale, saline et d'une rare intensité. L'acidité précise et délicate, parfaitement enrobée, vient en finale apporter longueur et verticalité.

 

Il possède en outre une tonicité rare qui en fait un vin dont on ne se lasse pas. 

 

Le Riesling n'est pas le seul cépage qui se complait sur ce terroir. En effet les Gewurztraminer qui en sont issus possèdent une race et une typicité fort marquée.

 
Sylvie-copie-1.jpg  
 

Alors Sylvie, le jour où tu décides de faire une verticale de Gewurzt, tu n'hésites pas à me faire signe…

Sylvie SPIELMANN
2, route de Thannenkirch
68750 BERGHEIM
03 89 73 35 95
 
 
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