2 janvier 2011
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Sur ces 2 cartes postales qui datent du début du 20ème siècle, on constate que le sommet du Mont Scharrach était alors occupé par un hôtel-restaurant dont le propriétaire, originaire de Scharrachbergheim, se prénommait BARTHEL.
Construit en 1907 l'établissement aurait été détruit en 1914 par un incendie et jamais reconstruit.
Ces images prises du versant Sud, occupé par l'actuel Grand Cru Engelberg, montrent la conduite de la vigne en échalas et la présence d'une parcelle située au dessus du chemin du haut, dans une zone qui n'est plus exploitée actuellement.
En 1957, Théo BERST, architecte, dessina les plans des Institutions Européennes qui devaient prendre place sur ce même lieu. Le projet n'a jamais abouti.
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18 décembre 2010
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La vinification sans intrant fait des émules. Depuis quelques années Vincent Stoeffler s'y intéresse, sans idéologie, tout simplement, explique t-il, parce que c'est une voie de recherche naturelle que de vouloir se passer d'intrant. Une démarche qu'il compare à celle menée lors de son passage en Bio et qui l'a conduit à abandonner tout usage de pesticide dans la vigne.
Les dégustations chez ses collègues vignerons qui l'on devancé dans cette pratique n'y sont certainement pas pour rien et l'on évoque souvent ces mémorables soirées passées ensemble chez Jean-Pierre Frick, Christian Binner ou Patrick Meyer qui ont généré chez les participants une réflexion sur certaines habitudes de travail.
Après quelques expériences conduites depuis 2006, d'abord sur des des vins rouges puis sur des vins blancs, Vincent nous propose aujourd'hui pas moins de 4 cuvées issues du millésime 2009 et vinifiées sans apport d'aucune sorte.
Autant dire qu'il réalise un sans faute sur toute la ligne tant les vins sont réussis. Le Pinot Blanc issu d'un terroir profond constitué d'argiles lourdes possède une acidité surprenante dans ce millésime et surtout une salinité qui lui apporte du croquant. Le Riesling a conservé tout son fruit et sa vivacité. Bien entendu ces vins sont parfaitement secs et ont réalisé leur fermentation malolactique, condition indispensable si l'on veut se passer de filtration et d'ajout de SO2.
Le Pinot Noir Salzhof provient d'une parcelle au sol calcaire située au dessus de Grand Cru Kirchberg. Ce terroir est indiscutablement favorable à la culture de ce cépage comme cette première récolte de jeunes vignes en atteste. La bouche est parfaitement structurée, charnue, gourmande et possède une structure tannique parfaitement fondue.
Le Pinot Noir Rotenberg présente un visage plus austère avec des notes de de garrigue et d'épices. C'est un vin qu'il faudrait idéalement attendre au moins 2 ans pour en profiter pleinement. Il provient d'un terroir aux roches constituées de grès et de calcaire ferrugineux dans le secteur de Ribeauvillé et possède beaucoup de fond. Cette cuvée existe en 2 versions : la "Nature" réalisée sans aucun apport et la "Classique" dont l'analyse indique seulement 18 mg de SO2 total !
Sans doute pour ne pas perturber sa clientèle habituelle, Vincent n'a pas inscrit ces vins à la carte et les reserve à une clientèle avertie qui aime découvrir de nouvelles esthétiques. Alors il ne faut pas hésiter à le solliciter et les derniers réfractaires au "Nature" pourront constater que sans soufre ne signifie pas obligatoirement oxydation, acidité volatile et déviations diverses.
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6 décembre 2010
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Après avoir laissé Itterswiller sur la gauche, on quitte très vite la D 263 qui mène d'Eichhoffen à Villé, pour s'engager sur la petite route qui conduit d'abord à Bernardvillé puis à Reichsfeld. Arrivé là, il suffit de se diriger vers la maison bleue en haut du village et la cave de Bernard est juste en face.
Avertissement, Reichsfeld est un cul de sac, presque une reculée comme on dit dans le Jura, et sa particularité en dehors du fait d'être situé au pied de l'Ungersberg (901 mètres) réside dans la nature de son terroir constitué de schistes de Villé.
Michel Chapoutier ne s'est d'ailleurs pas trompé en faisant l'acquisition il y a 2 ou 3 ans de quelques belles parcelles situées sur ce coteau exposé plein Sud et surtout en confiant à la "mère Catherine" le suivi des vignes et des vinifications. Schieferberg, souvenez vous bien de ce nom car il est certain que vous en entendrez parler dans quelques années.
Mais revenons à Bernard parce qu'il pratique le Schieferberg depuis un certain temps et produit avec régularité une gamme de qualité que l'on peut qualifier de classique mais aussi quelques OVNI.
C'est le cas de cette Lumière de Feu 2004, mise en bouteille après 5 ans d'élevage ente "lies et voiles". Expression singulière où le fruit reste toujours présent après un élevage oxydatif. De jolies notes de fruits à chair blanche, une expression relâchée et un fonctionnement de l'acidité qui signe bien l'origine alsacienne.
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3 décembre 2010
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Daniel DEPOUTOT
Curieuse lecture de l’Alsace, faite par Michel Bettane dans son dernier TAST. A la suite d’une dégustation réalisée en juin dernier à Colmar, celui qui aime rappeler qu’il est agrégé de lettres classiques, passe en revue 95 Riesling issus de Grands Crus. Comme cela n’est pas précisé, on peut supposer que la dégustation ne s’est pas déroulée à l’aveugle.
On constate, si l’on s’intéresse dans un premier temps à la notation, une remise en cause sévère des évaluations réalisées par Thierry Meyer puisque des vins perdent jusqu’à 9 points sur 20 par rapport à celles réalisées par ce dernier dans le Grand Guide des Vins de France. Approche et lecture différente de l’Alsace ou cinglant désaveux ?
Les commentaires de Michel Bettane sont parfois déroutants. Tantôt il reproche à un vin d’être « trop écrasé par son terroir » ou de ne pas être « assez Riesling », tantôt d’être trop variétal. La lecture des vins, mais peut-il en être autrement avec une telle série, s’arrête le plus souvent à l’aspect esthétique des choses, le fond étant assez peu évoqué. On a parfois l’impression d’assister à une dégustation de courtier cherchant avant tout à mettre en avant le défaut plutôt que de rechercher la qualité intrinsèque des crus dégustés.
D’autre part, Michel Bettane relate une dégustation organisée par François Mauss dans le cadre du Grand Jury Européen. De nombreux millésimes de Frédéric Emile et de Clos Sainte Hune de la Maison Trimbach ont été dégustés à cette occasion au restaurant Chez Laurent. L’excellence des notes, toutes au dessus de 16, montre qu’il apprécie le style singulier de ce producteur à la notoriété bien établie. Cette dégustation se serait déroulée « à l’aveugle », aussi je suppose que François Wilhelm présent ce jour là devait porter un masque pour que l’on ne puisse pas le reconnaître.
On l’aura compris, Michel Bettane aime les vins normés, plutôt ancienne école. C’est son droit le plus strict. Cependant cette attitude risque de décourager les vignerons, et je ne parle pas des « nature » pour qui la messe est dite, à lui présenter leurs vins s’ils ne correspondent pas aux codes esthétiques dominants tels qu’il les définit. On a longtemps reproché à l’Alsace de trop soufrer les vins, va-t-on lui reprocher maintenant de ne pas le faire assez. L’Alsace viticole est en mouvement, le vin d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier. Au-delà des styles et des esthétiques seul l’esprit (le fond) importe, encore faut-il s’y intéresser.
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21 novembre 2010
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Les traditionnelles Journées Portes Ouvertes du Domaine RIETSCH se tiendront le prochain week-end à Mittelbergheim. Le samedi 27 novembre de 14 heures à 19 heures et le dimanche 28 novembre de 11 heures à 18 heures, il sera possible de goûter "au tonneau" quelques vins de la récolte 2010, de déguster de vieux millésimes et bien entendu de découvrir les vins de la carte accompagnés d'amuse-bouches préparés par Thierry SCHWARTZ du Bistro des Saveurs à Obernai.
Cette année c'est Daniel DEPOUTOT , artiste plasticien, qui lâchera ses drôles de bestioles dans la cave et autres dépendances. Atmosphère déjantée garantie.
Ces derniers millésimes, Jean-Pierre RIETCH explore de nouvelles esthétiques en conduisant sur certaines cuvées des élevages de 10 à 22 mois sans intrant. Il réalise ensuite la mise en 2 lots, le premier sans ajout de soufre, le second avec un sulfitage minimal, très en dessous des pratiques habituelles.
C'est le cas de cette cuvée de Sylvaner vieille vigne 2009 qu'il est intéressant de goûter dans les 2 versions afin de mieux comprendre l'action du SO2 sur le profil esthétique du vin.
A découvrir également d'urgence, le Crémant Extra brut non dosé 2008, le Riesling Zotzenberg 2008 qui compte parmi les plus réussis réalisés sur ce terroir et la gamme de rouges avec un Pinot Noir en litre 2009 gouleyant à se damner.
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2 novembre 2010
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Quelques images des vendanges qui sont maintenant terminées. Le Kastelberg 2010 du Domaine Kreydenweiss a tout pour être réussi, une maturité parfaite et un bel équilibre acide.
Les vendangeurs mangent tous les jours dans les vignes, Antoine semble accuser un petit coup de fatigue mais pas d'inquiétude, ça repart très vite.
Jean-Pierre Rietsch et son apprenti chargent le pressoir.
Christian Binner participe à la vendange pendant que son père surveille le presssurage.
Il faut à ce sujet souligner l'extrême qualité des jus obtenus par le pressoir qu'il a mis au point et sur lequel je reviendrai plus en détails prochainement.
Dans la Couronne d'Or c'est aussi terminé alors j'en profite pour aller goûter les vins de Guillaume Mochel dans son tout nouveau caveau de dégustation.
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21 octobre 2010
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La Bottega di Duddova
Caspri c'est la Toscane rurale, entre Sienne et Arezzo. Ici, tous sont chasseurs, il faut dire qu'il y a nombre de sangliers dans les forêts environnantes et que ces derniers aiment bien entendu beaucoup le raisin bien mûr. Alors ils doivent courir vite, les sangliers, s'ils ne veulent pas finir dans la casserole de Stefano qui tient avec brio la Locanda Cuccuini.
La cuisine de Stefano c'est un grand moment de gourmandise et de simplicité. Pas de chichis ni d'assiette décorée avec quelques artifices. On fait simple, la casserolle est sur la table et je dois avouer que ce civet de sanglier était le meilleur que j'ai jamais mangé.
Et puis il y a la Bottega di Duddova où dans un capharnaüm incroyable, on déguste des fromages locaux accompagnés d'un grand choix de vins. Il n'y a qu'une table à l'intérieur alors il est utile de réserver.
Un conseil tout de même, se munir d'un GPS ou de Bertrand pour s'y retrouver dans ce véritable labyrinthe de collines et de vallées.
Pour dormir, inutile de chercher, il y a la Podere Luisa avec ses 3 appartements et sa piscine. Patrick B, tu montres la photo qui suit à ton épouse et tu peux tout de suite réserver. On y mange fort bien aussi et le Vine Santo du papa...
J'ai oublié de parler du café/épicerie/presse/boucherie/etc. de Mercatale, ce sera pour la prochaine fois.
La Locanda Cuccuini
www.locanda-cuccuini.com
La Bottega di Duddova
www.borgovallesanta.com
Podere Luisa
www.podereluisa.it
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18 octobre 2010
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"Si l'Alsace est politiquement et sentimentalement française, elle reste dans une large mesure culturellement germanique et elle s'attachera d'autant plus à une patrie qu'elle chérit, que celle-ci saura respecter sa nature complexe. II faut enfin que l'on fasse en Alsace la distinction qui s'impose entre le fait politique et le fait culturel."
Ainsi s'exprime Frédéric Hoffet dans la pénétrante approche du " paradoxe alsacien " que constitue PSYCHANALYSE DE L'ALSACE édité pour la première fois en 1951.
En début d'année au détour d'une conversation, Marcel BLANCK faisait allusion à ce livre que j'avais parcouru il y a quelques années et que je viens de relire avec la grande attention qu'il mérite. On y trouve une analyse de l'Alsace, de son histoire, de son esprit, d'une finesse et d'une justesse stupéfiante par cet "anarchiste discipliné" comme le qualifiait son ami le journaliste allemand Armin MOEHLER.
La lecture de ce document est indispensable à la compréhension de cette région mais aussi consécutivement à celle de l'histoire de ses vins.
Je recommande particulièrement cette édition augmentée d'une préface que Frédéric Hoffet avait rédigée peu avant sa mort, d'un avant-propos éblouissant de Germain Muller et d' un texte de Jean-Louis HOFFET son fils.
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12 octobre 2010
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Marcel BLANCK dans l'Altenberg de Wolxheim
"C'est pas cette année qu'on va acheter la Porsche" me disait avec humour un copain vigneron. Ce qui certain, c'est que 2010 sera synomyme de rendements très faibles en raison d'une floraison chahutée par du froid et de la pluie.
Depuis lundi le temps est au beau avec des nuits fraîches et des journées ensoleillées. L'acide malique baisse et selon les terroirs, les raisins sont maintenant à parfaite maturité. J'ai le sentiment que le plus gros des vendanges sera fait cette semaine.
Pour l'instant, si j'en juge par les jus goûtés dans la Couronne d'Or et dans le secteur d'Andlau, les résultats sont satisfaisants avec des profils très purs et des fermentations qui démarrent sans difficulté.
Mais avant de se prononcer il faut attendre que les Riesling soient rentrés et il n'y a à ce jour aucune raison de s'en faire pour ce cépage qui a bien résisté aux conditions plutot difficiles de ce millésime malgré tout délicat.
Ce week-end, à l'invitation de Bruno Schloegel du Domaine Lissner à Wolxheim, Marcel Blanck est venu assister à la réunion de la gestion locale du Grand Cru au cours de laquelle les conditions de récolte ont été définies par les vignerons du secteur.
Grand dirigeant de la viticulture alsacienne dès le début des années 60, Marcel Blanck, est non seulement un visionnaire à qui l'on doit les Grands Crus et l'Alsace viticole moderne, mais aussi un personnage attachant, à l'intelligence vive qui représente parfaitement l'Alsace comme je l'aime.
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9 octobre 2010
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Samedi 1 octobre : La Fattoria Di Caspri émmerge des brumes toscanes et dresse sa fière silhoutte dans le petit matin. Les vendanges viennent tout juste de commencer et dans la cave les cuves tronconiques reçoivent les premiers raisins pour des cuvaisons qui dureront plusieurs semaines.
Pour tapisser le bas de la cuve, quelques cagettes sont égrappées. Ensuite on y ajoute les grappes de Sangiovese en vendange entière. Pas de pigeage, seulement des remontages pour rechercher la finesse plus que la puissance apportée par l'extraction.
Le millésime se présente bien si l'on en juge par l'état sanitaire des grappes allongées de Malvoisie et de Sangiovese. Les pratiques culturales en biodynamie mises en place dès la reprise du domaine en 2006 sur les vignes et les oliveraies ont apporté au végétal un équilibre certain dans un environnement riche en biodiversité.
Les 2009 qui poursuivent leur élevage dans des barriques anciennes sont tout simplement somptueux. Les vieilles vignes du Poggio Cuccule qui surplombent le domaine ont produit un vin racé, digeste et d'une grande justesse qui reflette parfaitement l'esprit de cette Toscane rurale à fois rude et élégante.
Mais la plus belle émotion, si l'on ne s'en tient qu'aux vins, est cette cuvée de Luna Blu, vin blanc de macération à base de Malvoisie, qui sera embouteillée en début d'année prochaine et que j'attends avec impatience.
Les alsaciens qui souhaitent découvrir ce domaine peuvent trouver ses cuvées chez Jean Walch au Fil du Vin Libre, 26 quai des Bateliers à Strasbourg et aussi dans quelques restaurants (voir sur le site).
Fattoria Di Caspri
Strada Vicinale da Ucerano
52025 Montevarci
www.fattoriadicaspri.com
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