750 grammes
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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 19:48

 

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Une délégation est enfin reçue par le Préfet ESCANDE, qui transmettra les revendications à sa hiérarchie. La manifestation se dispersera ensuite dans le calme.

 

Bien que l’unité puisse sembler parfaite derrière la direction de l’AVA, de nombreuses voix s’élèvent dans le vignoble afin de dénoncer ce projet de mise en bouteille dans la région d’origine jugé tout simplement inique. A leur tête on trouve Eugène FALLER et Achille GEIGER, tous les deux vignerons en affaires avec les tant décriés négociants du quai de Bercy. Par des tracts ils font part de leur indignation :

 

«Viticulteurs d’Alsace, si vous tenez à accorder au négoce le monopole des prix, si vous voulez dépendre de leur bon vouloir, si vous voulez vous contenter d’un salaire de misère, bref si vous tenez à vous mettre vous-même la corde au cou alors il vous suffit d’aller manifester pour la mise d’origine : le négoce vous aura bientôt dans son sac. Si par contre vous avez su réfléchir aux conséquences désastreuses que la mise d’origine amènera nécessairement, dites non à la collaboration BLANCK-NEGOCE. Ne participez pas à une manifestation qui va directement à l’encontre de vos intérêts»

 

En réalité les avis sont partagés, surtout pour les nombreux producteurs qui vendent aux négociants basés hors de l’Alsace et qui risquent fort de perdre leurs clients si ceux-ci ne peuvent plus acheter de vins en vrac. Leurs craintes de se retrouver piégés par le négoce local qui profiterait de cette situation pour tirer les prix vers le bas est légitime. Ils reprochent également aux dirigeants de l’AVA de profiter de la mobilisation de leurs troupes contre l’augmentation de la pression fiscale pour soutenir le projet de mise en bouteille dans la région d’origine qui ne ferait pas l’unanimité dans la profession. Enfin l’argument selon lequel la qualité et la notoriété des vins d’Alsace serait mieux défendue par les négociants locaux leurs semble inacceptable.

 

Quelques semaines plus tard lors de la 50ème Foire aux Vins d’Ammerschwihr, Joseph HEITZMANN qui préside l’évènement rappelle les difficultés très graves que connaissent les viticulteurs et souligne une nouvelle fois la nécessité d’imposer la mise en bouteille dans la région d’origine, seule capable de procurer des garanties de qualité aux consommateurs. Le député BOROCCO présent ce jour là confirme qu’un texte sortira incessamment et assure la profession de son soutien le plus total. Marcel BLANCK prend ensuite la parole et remercie les viticulteurs présents à la manifestation pour la discipline et la détermination dont ils ont fait preuve. Il rappelle en dirigeant d’une grande organisation professionnelle l’enjeu important que représente cette mesure en plaçant l’intérêt général de la viticulture bien au dessus des considérations étroites qui lui sont reprochées.

 

Le 5 juillet 1972, soit moins de 3 mois après la démonstration de force des vignerons alsaciens, la loi dite BOROCCO du nom de celui qui l’a portée, relative à la commercialisation des vins à appellation d’origine contrôlée Vins d’Alsace ou Alsace est adoptée. Avec effet immédiat elle rend obligatoire la vente des vins d’Alsace uniquement en bouteilles conformément à la réglementation en vigueur, à l’exception des transferts de chaix à chaix dans les deux départements alsaciens. D’autre part, elle impose la mise en bouteille des vins d’Alsace uniquement dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

 

La manifestation des vignerons alsaciens n’aura pas été vaine. La seconde conséquence plus inatendue de ce mouvement, sera le renforcement des grilles de la Préfecture de Colmar, comme le soulignera avec malice au cours d’une assemblée générale de l’AVA, le Député BOROCCO.

 

Pour Marcel BLANCK c’est une victoire importante qui conforte les efforts du vignoble alsacien dans sa volonté de produire des vins de qualité mais aussi une garantie pour l’image des vins d’Alsace. Cependant, la prise d’effet sans délais de ce texte va plonger les nombreux vignerons qui vendaient leurs vins aux négociants de « l’intérieur » dans une situation délicate qui va exacerber les tensions apparues autour de la manifestation du 20 avril. Ces fortes dissensions vont conduire à la création d’un syndicat de vignerons opposants à l’AVA : l’ADIVA.

 

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 18:48

 

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A l’appel de l’AVA, qui quelques jours auparavant avait réuni les Présidents des Syndicats Viticoles à Scherwiller afin de les consulter et d’obtenir leur accord, ils sont près de 4000 vignerons à s’être déplacés pour crier leur colère de ne pas être entendus par le Ministère de l’Agriculture mais aussi pour exprimer leur mécontentement face à l’augmentation de la pression fiscale.

 

A l’origine de ce mouvement de protestation, l’attitude de certains négociants du Quai de Bercy dans la région parisienne, soupçonnés de commercialiser sous l’Appellation d’Origine Contrôlée Alsace, des vins d’assemblage issus pour partie de provenances incertaines.

 

Marcel BLANCK s’était ému à de nombreuses reprises de cette situation désastreuse pour l’image des vins d’Alsace. Aussi c’est en concertation avec Pierre GRESSER, Directeur de la coopérative de Bennwihr,  Alphonse HAAG, Président des coopératives, et quelques autres qu’il propose de riposter en demandant qu’un texte de loi rendant obligatoire la mise en bouteille des Vins d’Alsace dans leur région d’origine soit promulgué.

 

Devant le peu d’empressement du ministère, soucieux de ne pas créer un précédent susceptible de générer d’autres demandes, et également en raison des nombreuses démarches toujours restées sans suite, il est décidé d’organiser une manifestation qui fera la preuve de la détermination des vignerons alsaciens.

 

D’autre part, l’augmentation de la pression fiscale considérée comme intolérable motive les plus réticents à venir manifester.

 

Au petit matin de ce jeudi 20 avril de nombreux véhicules convergent vers la place Rapp à Colmar, lieu de rassemblement de la manifestation. La date n’a pas été choisie au hasard car il fallait pouvoir disposer des autobus chargés habituellement du transport des écoliers pour conduire les manifestants sur place et le jeudi était à l’époque le jour de repos des scolaires.

 

Vignerons manipulants, coopérateurs, courtiers et négociants forment un cortège bruyant encadré par un service d’ordre dont Raymond BALTENWECK est responsable. Les présidents des différents syndicats locaux sont entourés par leurs adhérents et veillent à éviter tout débordement. Raymond Kaufmann sur son tracteur tire une remorque qui porte un mannequin pendu à une potence symbolisant la difficulté de la profession de vigneron qui est étranglé par l’impôt.

 

En tête du cortège on trouve les présidents des associations viticoles, les représentants de la Chambre d’Agriculture et les élus des communes viticoles. Le député BOROCCO, ancien résistant et très influent auprès du parti gaulliste, apporte son soutien aux revendications. Marcel BLANCK, Président de l’AVA, tient le micro et donne le ton revendicatif à la manifestation.

 

François MUHLBERGER, Président de la sous-région de Molsheim se souvient : “Je suis arrivé à la tête de vingt bus qui transportaient les vignerons de mon secteur, nous portions des pancartes sur lesquelles figuraient nos revendications. Quand nous sommes arrivés devant la préfecture, j’ai aperçu Théo FALLER qui nous attendait là sous un arbre. Bien que favorable à notre cause il n’avait pas osé participer au défilé, sans doute en raison de ses responsabilités politiques car il était alors Conseiller Général“.

 

La Fédération des Coopératives vinicoles d’Alsace, solidaire avec les autres familles professionnelles de la viticulture, s’insurge contre les entraves portées par les pouvoirs publics à l’organisation économique du vin d’Alsace. Dans un communiqué qui résume les revendications de l’ensemble des manifestants, elle demande :

 

- Que soit promulgué sans tarder un texte en faveur de la mise d’origine obligatoire des vins d’Alsace dans l’aire de production.

- Que la fiscalité outrancière incombant aux producteurs soit adaptée aux réalités économiques des exploitations.

- Que le taux excessif de la TVA appliqué au vin soit rapporté au taux des autres produits agricoles.

 

Arrivé devant la préfecture, les manifestants se montrent plus pressants et les grilles qui ferment la cour sont soumises à rude épreuve. Bernard MULLER, Président de la coopérative de Wuenheim, calme les troupes afin d’éviter l’intervention des CRS qui, bien que restés en retrait à l’arrière du bâtiment, sont prêts à entrer en action.

 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 07:51

 

Irreductible.jpg

 

 

Mittelbergheim, Capitale du Sylvaner, ouvrira ses caves dimanche 3 avril. De nombreuses animations, expositions sont prévues tout au long de la journée.

 

La photo ci-dessus n'est malheuresement pas de moi, mais de Frantisek ZVARDON.

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 18:20

 

 

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I' Ghibellino c'est le café, épicerie, tabac, journaux, charcuterie de Mercatale. On y trouve les habitués, des "people" qui viennent y prendre un excellent café ou bien acherter la charcuterie servie par Sergio le maître des lieux.

 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 18:27

 

Lucas-Antoine-2011-reduite.jpg

 

 

Des portes ouvertes qui auront lieu en deux temps. Le samedi 26 et le dimanche 27 mars de 10 heures à 19 heures, Marc et Antoine KREYDENWEISS présenteront leurs vins d'Alsace et de la vallée du Rhône. Visite de cave, dégustation d'anciens millésimes, tarte flambée, exposition des oeuvres originales qui ont été choisies depuis 1984  pour illuster les étiquettes du Domaine.

 

La journée du lundi sera réservée aux professionnels et aux amateurs qui demanderont gentiment. Lucas Rieffel se joindra à Antoine pour présenter ses vins. Bertrand Habsiger fera déguster les dernières cuvées de la Fattoria di Caspri.

 

Ambiance garantie.

 

Domaine Marc Kreydenweiss

12 rue Deharbe

67140 ANDLAU

03 88 08 95 83

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 18:08

 

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Alfredo BIGI est le cordonnier de Bucine, tout près de Mercatale. Assis au ras du sol sur un tabouret hors d'age, il façonne le cuir au milieu d'un incroyable capharnaüm où lui seul arrive à s'y retrouver.

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 13:54

 

Claude-COURTOIS.jpg

 

 

Après avoir goûté la cave, nous avons partagé le repas sur les coquelicots géants de la toile cirée. Claude a beaucoup parlé, de la vie, de révolte et aussi du vin.

 

Son fils Etienne qui vient de reprendre 4 hectares du Domaine familial nous a ensuite conduit dans les vignes en compagnie de ses chiens. D’une incroyable maturité malgré son très jeune âge, il a hérité du génie paternel et produit des vins purs et lumineux.

 

 

Claude Courtois
"Les cailloux du Paradis"
41230 Soings en Sologne

 

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 18:54

 

Sam1.jpg

Sam

 

 

Sam2.jpg

Griffage

 

 

 

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Butage

 

 

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 18:25

 

Joe-the-Boss.jpg

 

 

Joe the Boss s'appelle Yann, il est  graphiste et fait des sites Internet. Sa dernière réalisation tout juste mise en ligne est le site du Domaine RIETSCH.

 

Pour avoir eu l'occasion de travailler avec ce jeune homme plein de talent, j'ai plaisir à souligner son sens artistique et sa véritable sensibilité pour le monde du vin.

 

 Joe The Boss


 

 

 

 

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 18:24

 

Brandluft-2005.jpg

 

 

Celui là je l'ai connu tout petit puisque je l'ai vendangé pendant ce splendide mois d'octobre 2005. Ensuite je l'ai vu naître, fermenter lentement, très lentement pendant 18 mois. C'est je pense, le premier essai d'élevage long mené par Jean-Pierre RIETSCH. Autant que je m'en souvienne, ce vin a toujours possédé un caractère singulier, plus marqué par les épices que par le fruit.

 

Avant la mise, ce Riesling a été filtré et légèrement sulfité. Je me souviens à l'époque avoir regretté cette filtration qui avait retiré du gras et de la densité. Près de 4 ans après la mise, le vin présente une légère réduction qui nécessite un carafage de quelques heures pour s'effacer. Le profil aromatique est toujours marqué par des notes d'épices et de poivre blanc. Techniquement sec, le vin a retrouvé du gras, la bouche regorge de fruit et d'épices.

 

Un Riesling atypique idéal à table.

 

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