750 grammes
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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 15:44

 

Bag-In-Box-Riesling-copie-2.jpeg

 

 

La loi du 5 juillet 1972 vient-elle d’être abrogée ?

 

On peut se poser la question en découvrant dans un supermarché local des Bag-In-Box de Riesling siglés par la société Arthur METZ de Marlenheim qui fait partie des plus importants metteurs en marché de la région.

 

La loi précitée, dite loi BOROCCO du nom du député qui la porta au parlement, stipule pourtant que « les vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée Vins d’Alsace ou Alsace ne pourront circuler, être présentés, mis en vente ou vendus qu’en bouteilles, conformément à la réglementation en vigueur» soit en bouteille de type flute du Rhin.

 

Et bien non, car si l’on observe avec plus d’attention le contenant, on s’aperçoit que le Riesling en question n’est pas alsacien mais allemand et qu’il provient la Pflaz voisine.

 

Je ne sais s’il faut-être rassuré pour notre législation ou inquiet pour l’avenir de nos vins mais ceci est annonciateur d’un phénomène auquel nous allons être confrontés de plus en plus souvent dans l’avenir. Même si l’affichage mis en place par le magasin n’a pas été conçu uniquement pour cet article et que d’autre part je ne prétends pas qu'il ait été placé là intentionnellement, voici malgré tout un bel exemple où, par la conjonction d’un nom de marque bien connu avec un marketing adéquat, le consommateur peut être trompé.

 

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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 20:24

 

Refracto.jpg

 

 

Le coup d'envoi des vendanges sera donné lundi 13 septembre pour les raisins destinés à produire les Crémants avec une semaine de retard par rapport à la moyenne des dix dernières années. Mais c'est surtout le secteur plus précoce de Colmar qui sera concerné. A l'Ouest de Strasbourg, il ne devrait rien se passer avant la semaine prochaine, les grandes structures ayant semble t-il décidé d'attendre le lundi 20 pour débuter la campagne 2010.

 

Les contrôles de maturité éffectués ce samedi dans les parcelles de Jean-Marie BECHTOLD, autour de Dahlenheim, confirment qu'il n'y a pas urgence dans secteur au Nord du vignoble. Chardonnay à 10,5°, Auxerrois à 9,5°, Pinot Noir à 10,7° et Muscat à 9,3°.

 

L'état sanitaire est très satisfaisant, les peaux sont épaisses et l'acidité malique encore bien présente nécessite un peu de chaleur pour diminuer. Les rendements seront globalement modérés en raison des conditions météorologiques peu favorables pendant la floraison qui ont provoqué de la coulure. Les grappes sont petites et lâches avec parfois du millerandage.

 

Il est bien entendu impossible de se prononcer sur le futur millésime, la seule chose que l'on puisse dire actuellement c'est que les choses se présentent bien et que tout va se jouer dans les 3 ou 4 prochaines semaines.

 

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 19:34

 

Altenberg.jpg

“Consacrer les terroirs sur la base d’une réduction des usages de cépages n’est pas accepté, n’est pas compris, n’est pas forcément efficace" J-M DEISS

 

Le vignoble réclame à corps et à cris la mise en place de crus intermédiaires dans la suite logique des Grands Crus. Mais le débat peine à se mettre en place : Entretien avec Jean-Michel Deiss.

 

Alors que le concept d’appellation est depuis 1935 le gardien de la diversité du goût en France, les vignerons alsaciens ne comprennent pas que le président des Grands Crus qui s’en fait le porte-étendard soit également le promoteur de la simplification et de la spécialisation du terroir. Dans le débat qui a animé le vignoble l’an dernier, les vignerons ont vu rouge quand ils ont cru qu’on leur interdirait de cultiver certains cépages en Grand Cru.


“Les vignerons ont raison car nous sommes d’abord riches de notre pluralité comme nous l’avons écrit dans nos cahiers de charges, donc un seul type de vin par Grand Cru n’est pas acceptable”, confirme Jean-Michel Deiss.

“Cela dit, cette diversité nous impose de mieux communiquer pour expliquer notre complexité au consommateur”, ajoute t-il.


Revirement d’opinion ?


“Non, répond sans ambigüité Jean-Michel Deiss. J’ai essayé de fidèlement travailler avec l’outil que le conseil d’administration de l’AVA m’a confié le 8 décembre 2008 : la spécialisation. Cet outil, forgé par la commission Alsace INAO de 2004, porte en lui une logique de simplification de l’encépagement, une logique variétale simpliste qui n’a rien a voir avec le terroir qui devrait être un espace de pluralité. Aujourd’hui je m’en désolidarise. On m’a accusé à tord d’être le militant de l’abandon du cépage.”


Ces débats ont finalement occulté les vraies questions qui se posent dans le vignoble alsacien et qui ne sont toujours pas tranchées : la segmentation des vins produits en Alsace (sans Indication géographique, avec Indication péographique protégée et en AOP) et la hiérarchisation des appellations intermédiaires. Qu’elle aura été la signification de tout le travail effectué sur les Grands Crus depuis 1975, si ce n’était pour ne pas voir exister de premiers crus ?

 

"La situation non clarifiée entre les catégories de vins d’Alsace risque de peser lourd sur les futures générations de vignerons et d’empêcher leur prospérité”, estime Jean-Michel Deiss.


Quelle est cette situation ?


La marge brute dégagée par nos vins de cépages ne cesse de diminuer, un phénomène masqué par la concentration des entreprises et les énormes gains de productivité. Bien que les volumes de vins AOC Alsace tranquille ne cessent de diminuer, et malgré des disponibilités parfois insuffisantes, paradoxalement les cours ne s’orientent pas à la hausse. La moyenne des volumes d’AOC Alsace tranquille qui se situait autour d’1 million d’hl, avant 2005, a perdu 150 000 hl (15 %). Par quels vins ont été remplacés en linéaires ces volumes de vins tranquilles alsaciens ?

 

“Les volumes de vins d’Alsace manquant sont en réalité remplacés par des vins de cépage allemands désormais commercialisés par tous les grands négociants alsaciens. On voit ainsi le vignoble s’orienter vers des cuvées du “libéralisme” sans origine clairement revendiquée, comme des cuvées mixtes où l’on mélange du riesling allemand et du muscat alsacien”, observe Jean-Michel Deiss.


Où sont les limites du vin d’Alsace ?


A cette confusion de la segmentation s’ajoutera peut-être la liberté de planter partout des vignes produisant des vins sans IG (vins de table) : “Je pense que les instances européennes donneront la liberté de planter des vins sans IG, car leur nature est d’exister partout et librement. Et je pense que seuls les vins d’IGP et d’AOP seront assujettis aux droits de plantation. D’autant plus que des multinationales disposent de moyens de lobbying efficaces et de budgets pour créer des vignobles sans IG, prévient le président des grands crus. Rien ne sert donc de se réjouir de l’abandon actuel du créneau de l’entrée de gamme : ce n’est qu’un trompe l’œil, une conséquence de notre refus d’ouvrir le débat de la segmentation !”


De plus, le cahier des charges de production de l’appellation Alsace ne permet pas toujours bien à nos vins de se différencier face à des vins de cépage issus d’autres régions. “On se place sur le terrain des vins industriels par des règles de production laxistes”, note Jean-Michel Deiss. “Avec un rendement butoir à 100 hl et pas de rendement butoir sur l’edelzwicker, on usurpe l’appellation et on entraine tout le reste vers le bas”.


Puis sur l’étiquetage : sans renier la mention du cépage, il faudrait renforcer l’indication du terroir, et pas seulement des Grands Crus ! “En 2004, nous avions proposé à la commission hiérarchisation d’établir une liste des terroirs intermédiaires à adjoindre au cahier des charges alors en préparation.” Proposition actée qui est restée malheureusement lettre morte. “Les vignerons pratiquent significativement ces appellations intermédiaires puisqu’on constate que presque toutes les bouteilles à bonne valeur ajoutée comportent une indication géographique. Cependant, seules quelques communes viticoles - 5 ou 6 seulement - vont pouvoir prétendre à des appellations communales. Pour les autres prétendantes il a été signifié que leurs vins n’étaient pas dignes de figurer en appellation intermédiaire.  La hiérarchisation n’a finalement qu’une portée symbolique, alors que la prochaine génération en aura un besoin crucial.”


Des grands crus mal protégés


La protection des Grands Crus est également sujette à caution, souligne Jean-Michel Deiss. “Nous ne pouvons pas dire aujourd’hui que nous assurons une protection juridique suffisante de nos terroirs alsaciens.

 

Pourquoi ?

 

Il craint de se retrouver en face d’une autre AOP Schlossberg située en Europe, qui serait plus exigeante, plus précisément décrite que la nôtre, et finalement plus légitime dans sa revendication. “Pour affronter cet enjeu, je propose de rédiger 51 cahiers des charges afin d’avoir la meilleure protection possible. Je suis en totale opposition avec la doctrine qui prévaut à l’INAO et qui ne veut qu’un seul cahier des charges pour les 51 grands crus. Et puis après 35 ans de pratique, le moment n’est il pas venu d’aller vers 51 appellations Alsace grand cru contrôlées ?”


En conséquence, au sein de la section Grand Cru, Jean-Michel Deiss a reçu un mandat des gestions locales pour demander la venue d’une commission d’enquête Inao. Son objectif : définir une nouvelle approche, et renégocier les conclusions de la commission INAO 2004 afin de permettre une vraie réforme des Grands Crus et une hiérarchisation réellement identitaire. “Cependant cette demande a été rejetée par le président de l’AVA. Pourtant, la loi d’orientation agricole de 2005 attribue l’autonomie décisionnelle de chacune des sections qui composent l’ODG dont celle des Grands Crus.”


Cépage : une information non protectrice


Autre source de confusion entre les différentes strates : la question de la mention des cépages. Jean-Michel Deiss ne nie pas qu’elle ait son importance pour aiguiller le consommateur mais. “ Je pense que la référence gustative au cépage n’est pas de nature à protéger un vin. C’est le lien à l’origine qui le protège par des catégories gustatives que nous avons décrites dans le cahier des charges. Et dans ce domaine il faut donner la parole aux producteurs. Je regrette que la description du lien au terroir des gestions locales qui faisait 4 pages n’ait donné lieu qu’à une rédaction en 4 lignes par l’INAO ”.


Jean-Michel Deiss considère cette mention du cépage comme une information technique ne faisant pas partie du terroir. Sur ce point il reconnaît ne pas avoir bien communiqué précédemment. Aujourd’hui, la chose semble entendue et les gestions locales souhaitent maintenir l’indication du cépage, cependant en lettres plus petites que celles de l’indication du terroir. Mais à l’INAO, le chemin inverse semble pris puisque l’institut vient d’autoriser la mention AOC Bourgogne – Gamay pour des vins du Beaujolais. “On vient de couler le concept d’Aoc tel qu’il a protégé le vignoble français pendant 75 ans !”


Le symbole de la flute

 

Enfin, on risque d’ajouter à la confusion en portant un coup à un autre symbole des vins d’Alsace : la flute alsacienne. Certes l’Alsace n’en a pas l’exclusivité, mais peut-on imaginer du vin d’Alsace dans un autre type de contenant, le bag in box pour ne pas le citer, qui le rapprocherait un peu plus des vins de table ?

 

“D’ailleurs le Civa vient d’ouvrir un débat sur la symbolique collective alsacienne, sachant que la flute ne nous appartient pas. Cela cache à mon sens un vrai débat : est-ce que, en raison de leur qualité, tous les vins d’Alsace doivent être embouteillés dans une flute”, soulève Jean-Michel Deiss ?

   

Agrémements

 

La notion d’appellation aurait peut-être besoin d’être précisée, car si elle n’est pas définie par un goût unique, mais par une diversité de goûts qui ont une caractéristique commune, certains disent même un défaut commun, se pose actuellement l’important problème des dégustations de contrôle. “L’honneur du concept d’appellation c’est la dispersion gustative autour d’un idéal. D’ailleurs on ne sait pas écrire ce qu’est que le goût d’une appellation, pourtant on évacue arbitrairement ceux dont on pense qu’ils n’en font pas partie. On ne sait pas décrire un X-berg, mais on sait dire que tel ou tel vin n’en fait pas partie. C’est une situation qui me choque : il faut mieux protéger la pluralité des producteurs.”

 

David LEFEBVRE - Philippe BON


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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 06:15

 

Vignes.jpg 

 

Toujours avec l'aide de Jean-Michel SPEICH, nous passons en revue les 10 derniers millésimes alsaciens.

 

2004 : Après les conditions extrêmes rencontrées en 2003, la vigne sur-compense. Aussi, après un hiver peu rigoureux et un début de Printemps maussade, la chaleur qui se réinstalle laisse craindre un nouvel épisode caniculaire. Mais les pluies de la mi-juin font revenir la confiance, d'autant plus que les rendements s'annoncent généreux. La maturation se poursuivra ensuite normalement grâce aux nombreux passages pluvieux entrecoupés de périodes ensoleillées pendant tout l'été.

 

Cependant à partir du mois d'octobre, en plein coeur des vendanges le retour de la pluie empêchera l'aboutissement parfait des maturités. Les acidités sont parfois maliques chez ceux qui ont vendangé trop tôt. Les Riesling ne possèdent pas une grande ampleur et souffrent souvent d'un manque de consistance, mais ce millésime qui est maintenant à son apogée a surtout produit des vins frais, un peu étriqués avec parfois des goûts de racines mais de qualité satisfaisante. Année difficile pour les Pinot Noir avec de nombreux foyers de pourriture qui ont nécessité de beaucoup trier. Peu de vendanges tardives en raisons des conditions peu favorables de la fin octobre.

 

2003 : Même ceux qui ne s'intéressent pas au vin se souviennent de 2003 comme l'année de la terrible canicule qui s'est abattue sur l'Europe pendant les mois d'été. Déjà au Printemps les températures exceptionnelles avaient provoqué une floraison très précoce et bien vite le déficit en hydrométrie ajouté à la chaleur a provoqué des blocages de maturité. Les vendanges ont eu lieu très tôt, le 8 septembre pour les Grands Crus. La particularité des vins de ce millésime réside dans le manque d'acidité et les arômes de fruits cuits que l'on retrouve généralement. Le déficit de fraîcheur et de droiture confère un caractère très atypique à ce millésime.

 

Il faut cependant avouer que la garde affine et atténue le caractère un peu mou et chaleureux découvert lors de la mise en marché des premiers vins. Les Pinot Noirs se sortent bien de ces conditions extrêmes avec des vendanges parfaitement saines mais bien entendu des profils construits plus sur la puissance que sur la finesse. A noter également des rendements faibles, avec une récolte en déficit de pratiquement 20% sur la moyenne.

 

2002 : Ce millésime que l'on peut qualifier de classique a produit des vins qui n'ont rien de flamboyant mais qui vieillissent bien sans connaître d'évolution prématurée. Après un hiver rigoureux et un cycle végétatif qui a démarré lentement, l'été s'est montré mitigé avec en alternance des passages pluvieux et de belles journées. La charge assez importante a nécessité des travaux préventifs pour éviter de trop gros rendements. Les vendanges ont été perturbées par de nombreuses ondées mais les maturités ont été bien abouties. Les Riesling sont droits avec des acidités où malique et tartrique s'équilibre bien apportant ainsi beaucoup de fraîcheur. Les vins encore en cave apportent toujours leur lot de plaisir et laissent même entrevoir pour les plus réussi d'entre eux encore un bel avenir surtout pour les Riesling.

 

2001 : Millésime plutot froid avec une maturation lente et surtout une très belle arrière saison. Si l'on considère généralement la production de ce millésime comme moyenne, ce qui est exact pour la grande majorité des vins, ceux qui ont su attendre ont récolté des Riesling de qualité tout à fait exceptionelle avec des expressions minérales comme on en trouve rarement et des acidités de grande qualité.

 

Les vendanges tardives sont également au rendez vous avec le développement d'un joli botrytis fin octobre. En attendant que 2005 et surtout 2008 confirment leurs potentiels, 2001 se place actuellement au sommet de la décennie alsacienne.

 

2000 : On aurait aimé que ce millésime soit exceptionel mais il ne suffit pas de le répéter dans la presse et dans les médias pour que cela soit vrai. Même si les maturités obtenues ont été très satisfantes, il faut bien avouer que les vins de ce millésime ont connu, sauf exception, des évolutions très rapides. Le très gros volume de vendanges tardives qui a été produit m'inspire la même réflexion que précédement.

 

 

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 20:08

 

dementhe.jpg

 

Christian ARTZER a repris il y a peu la marque crée par son arrière-arrière grand-père installé alors dans le quartier des brasseurs à Schiltigheim, il nous présente sa petite dernière : la Démenthe

 

Après la  Pils, gourmande et sérieuse à la fois, et quelques séries spéciales hautes en couleurs comme la Perle de Noël ou la Mondiale, Christian propose une blanche aromatisée à la menthe et aux épices.

 

"L'idée m'est venue après avoir travaillé avec plusieurs épices et aromatisations en Belgique et en Amérique du Nord notament. J'ai ainsi élaboré une recette autour de cette herbe originale en recherchant tout particulièrement le caractère rafraîchissant, exotique et léger qu'elle apporte."

 

Brassée avec de l'orge et du froment maltés pour amener un caractère de céréale et une légère acidité, la Démenthe présente une mousse blanche d'une très belle tenue et une robe trouble puiqu'elle n'est pas filtrée. La bouche est dense, tramée et l'aromatisation ne s'exprime qu'en finale en apportant brillance et relief à l'expression droite et tendue.

 

J'attends avec impatience un prochain déplacement en Belgique pour faire découvrir à mes amis ce talentueux brasseur qui contribue activement à redonner envie de boire de la bière alsacienne.

 

La liste des points de distribution est en ligne sur le site : www.biere-perle.com

 

 

 

 

 

 

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 14:30

 

Feuille.jpg

 

 

A un peu plus de trois mois du début des vendanges 2010, puisque suivant les secteurs, la période de floraison est plus ou moins largement entamée, j'ai souhaité revenir sur les 10 derniers millésimes alsaciens.

 

Pour cela je suis allé retrouver Jean-Michel SPEICH, oenologue conseil à la Chambre d'Agriculture du Bas-Rhin, que je vous avais déjà présenté précédemment, afin de recueillir son avis et de le confronter avec le mien.

 

Etablir un bilan des millésimes n'est pas chose facile pour plusieurs raisons. D'une part parcequ'il est parfois délicat de vouloir généraliser même sur un secteur relativement petit comme celui de l'Alsace. Ainsi on constate sur les plus récentes années que Haut et Bas-Rhin n'ont pas toujours bénéficié de conditions identiques surtout du point de vue de la pluviométrie. D'autre part, dans un millésime globalement moyen, il y a toujours ceux qui ont su tirer partie de la météo et faire les bons choix en termes de date de vendanges.

 

Comme je suis rarement en accord avec les évaluations publiées dans les revues dites spécialisées, je suppose que mon avis ne fera pas l'unanimité, cependant je constate que Jean-Michel et moi n'avons une différence d'appréciation que sur un millésime.

 

2009 : Un Printemps précoce et chaud après un été assez froid. La floraison s'est étendue sur une très longue période et une fois de plus le Muscat a coulé sans toutefois aller dans les proportions de l'année précédente. Juillet et aout ont été très chauds et l'arrière saison particulièrement ensoleillée.

 

Les acidités pour lesquelles on a pu craindre pendant un certain temps se sont maintenues à un niveau raisonnable surtout dans le Bas-Rhin qui a moins souffert de la sécheresse que le secteur plus au Sud ou dans la plaine on a constaté des blocages de maturité. La vendange est restée saine, peu altérée par le botrytis.

 

Les plus belles réussites vont au cépage Pinot Noir. Riesling et Sylvaner sont satisfaisants. Gewurztraminer et Pinot Gris sont souvent marqués par des amertumes et des finales peu élégantes. Très peu de vendanges tardives car à partir de fin octobre les conditions se sont dégradées et les maturités ne sont plus montées. 2009 est un millésime typiquement chaud qui a priori ne se présente pas comme un millésime de garde avec des vins puissants qui évoluent assez vite.

 

2008 : Le style classique alsacien dans toute sa grandeur.  La floraison a été perturbée mais finalement seul le Muscat a coulé et donné une toute petite récolte. Une saison parfaitement équilibrée sans excés de chaleur ni de pluviométrie. Une belle arrière saison avec des matinées fraîches et des journées ensoleillées. Parfait état sans botrytis.

 

La marque du millésime se retrouve dans les acidités puissantes, tartriques donc gourmandes, toujours parfaitement intégrées dans la matière et dans les équilibres secs que l'on retrouve le plus souvent.

 

Les jus se sont immédiatement très bien goûtés. Les vins ne sont pas à priori charmeurs mais ils possèdent un fond et des expressions minérales d'exception. Tout est réussi surtout le Riesling. 2008 est un grand millésime de garde dont nous pourrons je l'espère confirmer le potentiel dans quelques années.

 

2007 : Un printemps précoce et chaud qui fait craindre à un remake de 2003, un été moyen et un mois de septembre qui a commencé sous la pluie. Beaucoup de vignerons se rapellant le millésime précédent se sont précipités pour récolter et ont rentré des vins qui manquaient de maturité. En réalité les pluies ont permi la reprise de l'évolution des maturités et le très beau temps qui a suivi au cours du mois d'octobre a provoqué de nombreuses surmaturités. Dans les terroirs lours et profonds on a pu constater des montées d'un degré en seulement 2 jours.

 

L'état sanitaire est resté parfait jusqu'à tard dans la saison sans botrytis. La grande difficulté dans ce millésime a résidé dans le choix de la date des vendanges pour récolter des raisins mûrs mais sans excés.

 

Les 2007 sont opulents et capiteux avec de belles acidités bien marquées mais ne possèdent le fond des 2008. Ce millésime s'est immédiatement bien goûté et continue aujourd'hui à se montrer gournmand et facile.

 

Très grosse production de vendanges tardives sans intérêt que l'on retrouve actuellement sur le marché à des prix très bas.

Comme dans toute chose il y a le contre exemple avec André Ostertag qui a réalisé des VT et SGN d'exception marquées par un botrytis d'une grande qualité.

 

2006 : Sauve qui peut ! Pourtant tout se présentait pour le mieux mais les pluies accompagnées d'une chaleur lourde et persistante ont plongé l'Alsace dans un climat tropical. En quelques jours la pourriture grise a envahi le vignoble, vite accompagnée par de la pourriture acétique.

 

Il a fallu tellement trier que la récolte n'a pas été fameuse tant en qualité qu'en quantité. C'est véritablement un millésime pour les oenologues qui ont fait de bonnes affaires en vendant les produits nécessaires pour "nettoyer les vins.

 

Même chez les meilleurs, les notes de champignons marquent le millésime. En ce qui me concerne, je passe mon tour.

 

2005 : C'est a aujourd'hui le dernier millésime où l'on a pu trouver un botrytis d'aussi grande qualité de façon quasi généralisée. Superbe arrière saison, vendanges ensoleillées avec des matins frais et brumeux. Les acidités tartiques sont bien équilibrées, sans excés.

 

Tous les cépages des plus précoces aux plus tardifs ont bénéficiés de conditions idéales. Les rendements ont été raisonnables et la qualité au rendez-vous.

 

2005 est un millésime de garde que l'on peut ouvrir dés à présent mais que je conseillerais d'attendre encore quelques années pour les plus belles bouteilles. Les VT et SGN sont d'un niveau exceptionnel grace à la qualité du botrytis et à la maturation très lente en fin de saison.

 

 

 

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 19:36

 

Francois-Barmes.jpg

 

 

François BARMES qui nous a reçu il y a peu, pour nous présenter son Domaine et ses vins m'envoie ce rebond écrit avec son fils sur le récent  article de David Lefebvre au sujet de la minéralité. Les propos sont fort judicieux, David en convient, et la démonstration par la dégustation d'un Hengst ou d'un Clos Sand appuie encore le propos.


"Certes en œnologie, le SO2 est utilisé pour figer la matière organique. Cependant, son usage peut être utilisé de manière homéopathique c'est-à-dire à faible dose. En effet, le SO2 doit être utilisé afin de montrer une voie à la dégradation de la matière organique dont vous parlé. Il faut maintenir un équilibre dans le vin afin que justement cette minéralisation continue de se poursuivre tout au long de la vie du vin mais sans pour autant qu’elle ne provoque des déviations. Est-ce que vous avez pensé à l’oxydation du vin ?

 

Pour moi l’apparition d’éthanal à un moment donné dans le vin ne fait pas parti de la minéralité d’un terroir et donc ne provient pas de la minéralisation naturelle de cette matière organique issue du terroir.

 

Or un vin sans soufre occasionne souvent des arômes évolués, et oxydés qui ne correspondent pas à la minéralité d’un terroir donné.

 

Que l’on se trouve par exemple sur un Riesling Hengst sans soufre, ou sur un Vouvray sans soufre, les arômes d’éthanal ou autres arômes oxydatifs vont être identiques. Ainsi, on ne pourra pas percevoir la minéralité du riesling Hengst ou la minéralité du Vouvray car ces deux vins auront les mêmes arômes oxydatifs.

 

En bref, pour moi la minéralité d’un vin ne s’exprime pas par l’intermédiaire d’arômes d’éthanal, ou évolués et donc pas dans un vin sans soufre.

 

Le SO2 à dose homéopathique permet d’éviter le développement d’arômes oxydatifs non issus du terroir tout en laissant « la minéralisation » issue du terroir se poursuivre tout au long de la vie du vin."


François et Maxime BARMES-BUECHER

 


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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 16:15

 

Jean-Walsch.jpg

 

 

Bien connu dans le milieu des oenophiles alsaciens, le sympathique Jean WALCH vient d'ouvrir boutique au 26 quai des Bateliers à Strasbourg. Baptisé "Au Fil du Vin ... Libre" cet espace revendique clairement un positionnement "Nature".

 

Par sa grande proximité avec les vignerons, Jean a réussi une très belle sélection de vins français et italiens. Côté Alsace on y retrouve les incontournables Patrick Meyer, Bruno Schueller, christian Binner et Jean-Pierre Frick mais aussi François Barmes-Buecher et Jean-Jacques Muller  avec son Steinacker dont je vous avais parlé il y a quelques temps et qu'il est toujours aussi indispensable de découvrir.

 

Pour le reste des noms bien connus comme Henri Milan ou Pierre Overnoy ou mais aussi beaucoup d'autres qui le sont moins et méritent d'être découverts. A noter la présence des Champagnes Vouette et Sorbée qui font à ce jour partie ce que j'ai goûté de meilleur dans cette région.

 

Pour les conseils, aucune crainte, Jean est un vrai spécialiste.

 

 

Au Fil du Vin ... Libre

26 quai des Bateliers

67000 STRASBOURG

03 88 35 12 09

 

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 09:34

 

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Romain FRITSCH

 

Ça bouge dans la Steinklotz !

 

Rencontré lors de la Foire aux Vins de Molsheim le 1er mai dernier, Romain FRITSCH m'informe du souhait du Syndicat du Grand Cru de Marlenheim d'orienter dans l'avenir la production de ce terroir vers deux expressions qui seraient d'une part un vin rouge à base de Pinot Noir, éventuellement assemblé à raison de 15% maximum d'autres cépages et d'autre part d'un vin blanc sec à base de Riesling également assemblé à la même hauteur d'autres cépages blancs.

 

En ce qui concerne l'expression Grand Cru en rouge, des essais ont été menés en faisant macérer 15% de raisins de Gewurztraminer avec les raisins de Pinot Noir avant pressurage. Le résultat est fort intéressant puisque que l'apport du Gewurztraminer ne marque pas aromatiquement  le vin mais amène un profil épicé très élégant. Romain aimerait faire également des essais d'assemblages avec d'autres cépages rouges dans la tradition du cru qui historiquement pratiquait ainsi.

 

Bien entendu il faudra que l'INAO accepte de déroger à la règle qui veut que seuls les cépages nobles soient éligibles à l'Appellation d'Origine Contrôlée Grand Cru, mais il est plaisant de constater que cette nouvelle approche basée sur le terroir sans référence au cépage, dont Jean-Michel DEISS est l'instigateur, fasse des émules. Cela participerait sans doute à la lisibilité de l'Alsace et surtout à simplifier l'offre pour le consommateur.

 

A suivre...

 

 

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 16:37

 

Kastelberg-4-copie-1.jpg

 

Sous les chênes au sommet du Kastelberg, la nature prend des couleurs.

 

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Pour la floraison de la vigne il faudra être patient cette année, elle devrait intervenir au mieux dans une semaine et demi, tout du moins dans le Bas-Rhin.

 

Kastelberg-1.jpg

 

Une bonne quinzaine de retard qui ne permet pas de présumer de la qualité du futur millésime. Les prochaines semaines vont être plus sensibles car la floraison est une étape importante qui va elle, conditionner le volume de la récolte.

 

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