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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 17:40

 

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A l'occasion de la IVème Fête Nationale des Vins de France qui eût lieu à Colmar au mois de mai 1936 sous le haut-patronage d'Albert LEBRUN, alors Président de la République, les vignerons alsaciens proposèrent une dégustation de vieux millésimes afin d'apporter la preuve que leurs vins présentaient des dispositions à une longue conservation.

 

M. WIERDERKEHR, Maire de Turkheim et Président du Syndicat viticole de ce village, rassembla ainsi des vins des années 1834 à 1926 qui ne manquèrent pas de convaincre les experts conviés à la dégustation des qualités de garde des vins d'Alsace.

 

Même si aujourd'hui cette preuve n'est plus à faire, il est toujours intéressant de revenir sur de vieux millésimes qui réservent souvent de belles surprises si le bouchon qui les a obturés est resté dans un état satisfaisant et qu'aucune déviation liègeuse n'est apparue.

 

Il aura fallu tout de même à Chantal et Jean-Pierre FRICK, ouvrir plus de 80 flacons pour nous en faire déguster 50.

 

Sans entrer dans le détail des vins dégustés, je noterais parmi les 10 Pinot Noir proposés, le Strangenberg 1999 qui a conservé toute sa fraîcheur  et développé des qualités éthériques qui lui permettent de s'imposer plus par le fond que par la puissance. Le Pinot Noir 1983 affiche pour sa part de surprenant arômes de violette et beaucoup de vivacité. Jean-Pierre nous apprend qu'il est un des rares Pinot Noir à ne pas avoir fait de fermentation malolactique.

 

Un Crémant 1991, le premier fait au Domaine,   est prestement dégorgé par le maître de maison après près de 20 ans sur lattes. Sa bulle est extrêmement fine et la vinosité de cet assemblage de Pinot Blanc et de Pinot Noir tout à fait remarquable.

 

Suivront ensuite quarante vins dont un splendide Pinot Blanc 1959 issu du Steinert, un Pinot Gris 1987 au caractère strict et tendu, deux Chasselas des années 1992 et 1995 qui ont développé de subtiles notes miellées. Leur faible degré d'alcool, autour de 10° ne les a pas désservi au regard de la garde.

 

Pour des raisons qui me sont personnelles, j'ai beaucoup apprécié le Pinot Gris 1954 qui a su conserver son fruit, sa fraîcheur et sa tension avant d'attaquer une série de Sylvaner dont un 1959 aux jolies notes de fruits secs.

 

Bien évidement une large place a été laissée aux Riesling, superbe 1971, et aux Gewurztraminer dont je retiendrai la SGN 1990.

 

Beaucoup de vins et encore plus d'émotions le tout en très bonne compagnie. Les vins d'Alsace auront une fois de plus montré leur capacité à bien vieillir, cet état de fait ne surprenant plus aucune personne quelque peu avertie. La limite de cet exercice reste cependant le bouchon de liège qui malgré toute sa noblesse et les plaidoyers vibrants des Miss machin de la blogosphère, prêtes à n'importe quelles servilités, ne sait assurer avec régularité la conservation des vins.

 

Les vins aromatiques comme les Muscat et les Gewurztraminer me semblent plus souffrir des diverses déviations aromatiques qui sans laisser forcément des goûts de bouchon apportent des amertumes ou déstructurent les vins.

 

Depuis 2002 le Domaine Pierre FRICK a abandonné le bouchon de liège au profit de capsules couronnes qui depuis presque 10 ans apportent totale satisfaction. S'il peut sembler paradoxal pour un vigneron qualifié de "Nature" d'utiliser un système de bouchage technique, il faut bien se rendre à l'évidence que c'est le seul moyen de préserver ses vins dans le temps.

 

A ceux qui me diront que l'on a pas assez de recul pour porter un jugement sur ce mode d'obturation, je répondrai que le recul que l'on possède sur le bouchage au liège nous apporte chaque jour la preuve de son manque de fiabilité et que tout comme pour la Biodynamie il faut des précurseurs pour que ceux qui les suivront soient présentés parfois comme les initiateurs.

 

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