7 mars 2010
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Jusqu'à ce jour je ne connaissais pas Marc TEMPÉ . Nous nous étions poutant souvent croisés au cours des manifestations professionnelles auxquelles il participe et qui m'avaient permis d'apprécier ce vigneron au caractère singulier qui élabore des vins qui le sont tout autant.
Nous avons maintenant fait plus ample connaissance au cours d'une sympatique soirée passée en compagnie de quelques uns de ses collègues vignerons et d'un jambon du cochon de Christian.
Après une première carrière de technicien à l'INAO de Colmar, Marc est devenu vigneron en 1993 quant il a repris les parcelles exploitées par son père et son beau-père dans le secteur de Zellenberg. Immédiatement le choix d'une viticulture biologique s'est imposée, suivie trois ans après d'une orientation en biodynamie qui fait de lui non pas un précurseur de ce mode cultural mais tout de même un des pionniers en Alsace.
Les deux premieres années de production ont été livrées en raisins à la coopérative locale après de laquelle il restait un engagement. Le premier millésime vinifié au Domaine date de 1995. Actuellement il exploite 8 hectares de vignes en Alsace et quelques autres dans le Minervois puisqu'il assure également la gérance du Domaine de Courbissac à Cesseras dans l'Hérault.
Personnage truculent à la voix de stentor, Marc ne cache rien des difficultés qu'il a rencontrées ni des évènements qui l'ont aidé à faire connaître son travail. Il raconte aussi avec humour et beaucoup de recul les aventures et les mésaventures qu'il a connues en Corée et en Russie.
Ses vins lui ressemblent, chaleureux, généreux, charpentés et toujours dotés d'une franchise remarquable. Dans la cave, Marc a fait le choix d'élevages longs menés dans de petits foudres ou dans des barriques anciennes. Deux ans sont un minimum pour donner aux vins la patine recherchée sans pour cela que l'on rencontre des notes oxydatives. Parfois les élevages se prolongent bien au delà de cette durée comme le prouve cette SGN de Gewurztraminer récoltée en 2006 et qui n'a toujours pas quitté la barrique dans laquelle elle a fermenté.
Du point de vue technique, la filtration avant la mise est l'opération que Marc redoute le plus, aussi fait-il en sorte de s'en passer autant que celà soit possible de le faire. D'autre part les dosages en SO2 sont fort raisonnables compte tenu de la richesse des vins.
Après un tour de cave nous avons goûté au chaud une belle série de vins en bouteilles. Sans avoir pris de notes je me souviens avoir beaucoup aimé les rouges du Minervois du Domaine de Courbissac pour la fraîcheur et la minéralité de leurs structures. En ce qui concerne les Alsace j'ai été impressionné par le Gewurztraminer Mambourg 2005 qui me semble exemplaire de ce que l'on peut aboutir avec ce cépage sur un grand terroir.
Les vins que nous avons dégustés montrent tous des qualités de précision dans les profils aromatiques qui ne soufrent d'aucun maquillage aporté par l'élevage sous bois. Ils sont justes dans leurs constructions et il existe une véritable cohérence entre ce que le vigneron expose et le résultat de son travail.
Je ne laisserai pas passer beaucoup de temps avant de reprendre contact avec Marc Tempé afin qu'il me raconte dans le détail la délimitation des Grands Crus à laquelle il a participé quand il officiait à l'INAO. J'en suis certain, son récit ne manquera pas d'humour ni de piquant.
Domaine TEMPE
16 rue du Schlossberg
68340 ZELLENBERG
www.marctempe.fr