La première grande opération de communication à l’attention de la presse gastronomique a lieu le 22 octobre 1965. A l’invitation du Comité Interprofessionnel du Vin d’Alsace, une centaine de représentants de la presse française et étrangère rejoignent l’aéroport de Mulhouse-Bâle à bord d’une Caravelle spécialement affrétée dont le fuselage est personnalisé aux couleurs de l’Alsace. Au cours du vol, les invités reçoivent une documentation complète sur le vignoble d’Alsace ainsi qu’une collation agrémentée d’une tranche de Kougelhopf. A leur arrivée ils sont reçus par René DOPFF, Président du CIVA accompagné par Pierre BOUARD son dynamique Directeur auxquels se sont joints des membres du Comité dont Théo FALLER et Fernand MULLER et les Reines des Vins d’Alsace 1964 et 1965.
C’est dans trois cars de luxe que les invités sont ensuite conduits par la Route des Vins d’Alsace dans la localité de Turckheim où se tient pour l’occasion un Chapitre Spécial de la Confrérie Saint Etienne. Le Grand Maître Théo FALLER avec ses prédécesseurs Fernand ORTLIEB, Fernand MULLER, Charles LORENTZ, Jean HUGEL et le Confrère Receveur Joseph DREYER présentèrent les différents cépages locaux et les firent déguster.
A l’issue de cette présentation, initiation aux Vins d’Alsace, l’ensemble des invités rejoint la salle du Badhus à Kaysersberg où leur est servi un repas préparé par Pierre GAERTNER, le célèbre cuisinier d’Ammeschwihr. C’est ici que les représentants politiques de la région viennent retrouver les invités. Le Préfet PICARD, le Député BOROCCO, le Maire REY assistent ainsi à ce repas où sont servis des vins du millésime 1961 et 1964. Des cartes d’adhérent aux Amis des Vins d’Alsace sont remises à chaque convive présent.
Les hôtes seront ensuite conduits à Riquewihr où Pierre DOPPF ceint de son écharpe de maire leurs fit visiter le village puis à Barr où ils furent reçus par Louis KLIPFEL, Vice Président du CIVA et Président de l’Association des Viticulteurs d’Alsace avant de remonter dans leur avion et de retourner à Paris.
Au cours de cette mémorable journée de nombreux participants firent pour la première fois connaissance avec les vins et plus particulièrement le Tokay dont seul le nom leur était familier. Cette opération s’est révélé être un succès tant vis-à-vis des invités que des locaux soucieux de l’image de leur région. Tout cela a concouru à convaincre l’interprofession de l’obligation d’amplifier ses actions de promotion.
Cependant malgré l’augmentation du montant de la taxe parafiscale, les fonds nécessaires pour financer de telles opérations restaient insuffisants. C’est la raison pour laquelle il a été décidé en 1967 de créer un fond volontaire de propagande, selon la terminologie utilisée à l’époque, sur la base de 2 F/hl pour financer les opérations de communication. Les formulaires qui ont été adressés à tous les vendeurs de vins en bouteille ont reçu un accueil mitigé, certains refusant de payer cette nouvelle contribution. Il a alors fallu faire preuve de persuasion au cours de réunions de sensibilisation tenues dans chaque sous région, expliquer et convaincre les vignerons de l’intérêt d’apporter leur contribution. Un négociant parisien a d’ailleurs refusé de verser sa contribution mais les ressources apportées par ce fonds ont néanmoins permis de poursuivre toute une série d’actions publicitaires.
Suite à la pléthorique récolte de 1973, l’Interprofession a décidé d’instaurer une seconde fois un fonds volontaire de soutien basé cette fois-ci sur les seuls dépassements de rendement maximum sollicités en reclassement dans l’AOC. De nouvelles difficultés de recouvrement sont apparues mais sans commune mesure avec celles qui avaient été connues auparavant dans la mesure où les entreprises avaient intérêt à voir leurs vins reclassés.
Fort heureusement la loi de juillet 1975, en conférant de nouveaux pouvoirs aux Interprofessions a permis à celles-ci de lever des cotisations volontaires obligatoires en correspondance avec les besoins financiers de la nécessaire communication sur le produit. Les ressources financières étant là, c’est tout naturellement que les missions et les réalisations du CIVA se sont élargies désormais avec une structure croissante de collaborateurs.
Pierre BOUARD a quitté le CIVA en 1999 avec pour successeur, toujours en poste à ce jour, Jean-Louis VEZIEN, ingénieur agronome et fils de viticulteur comme lui, dont il avait pu apprécier la personnalité, les qualités et les compétences alors qu’il était conseiller technique de l’INAO à la Maison des vins d’Alsace durant une dizaine d’année.