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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 08:10

 

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La dénomination originelle “Comité Interprofessionnel du Vin d’Alsace“ a fait place dans les années 1990 à “Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace“ pour mieux exprimer la pluralité de l’offre ainsi que les fonctions de l’organisme.

 

Aujourd’hui, près de 50 ans après sa création, les missions du CIVA sont toujours les mêmes. Elles sont très générales et vont de l’appui technique à l’information du consommateur. Le CIVA est un outil, le bras armé de la filière, sa mission est plus opérationnelle que politique, ce domaine étant réservé aux syndicats qui défendent leurs points de vue sur la fiscalité et la réglementation auprès des pouvoirs publics. Réunion des deux familles de la production et du négoce, le CIVA tient un rôle opérationnel au sein de la filière. Ce rôle a été réaffirmé par la loi de 1975 sur les interprofessions françaises et reconnu officiellement dans la réglementation européenne pour la première fois par l’OCM vitivinicole de 1999.

 

Pendant longtemps, l’Europe est restée circonspecte vis-à-vis des interprofessions françaises pour la simple raison qu’elle considérait qu’il s’agissait d’ententes entre des professionnels et que ces organismes pouvaient remettre en cause le principe de la libre concurrence qui est un des principes fondateurs du système européen. Il aura fallu se battre pour faire reconnaître l’utilité de ces interprofessions dont l’objectif reste de fédérer des acteurs dans une logique de qualité. Aussi après avoir acté le principe des appellations d’origine en 1992, l’Europe a convenu que les signes de qualité avaient un sens et qu’il était nécessaire de prendre en compte les organismes de filières. En 1999 l’existence des interprofessions a été reconnue dans le cadre européen et ses missions légitimées.

 

En 2010, pratiquement 1 million d’Euros ont été apportés au budget du CIVA par l’Union Européenne dans le cadre de l’Organisation Internationale du Marché. L’OCM vitivinicole a introduit la faculté d’utiliser une partie des ressources européennes pour accompagner la stratégie de marché alors qu’auparavant les moyens étaient plutôt utilisés pour la destruction de l’offre à travers l’arrachage des vignes et la distillation des vins. On est passé d’une stratégie de limitation de l’offre à une stratégie de développement de marchés.  Depuis 2009, l’Europe apporte un soutien fort à la communication hors Europe du CIVA en prenant en charge 50% du montant des actions de ce type.

 

Avec un effectif de 25 personnes à temps plein, l’action du CIVA s’exerce principalement dans trois secteurs : la communication, la production de statistiques économiques et l’appui technique.

 

La communication est le volet principal, le plus coûteux puisque les 2/3 du budget y sont consacrés. Trois types d’actions sont menés : la communication de base à travers le site Internet et l’édition de brochures diverses sur le vignoble et ses vins, le contact direct avec les prescripteurs du secteur de la presse, les professionnels de la restauration, de la distribution et la publicité par des campagnes de presse dans différents médias.

Le volet statistique est alimenté par deux conventions mises en place avec la DGI. Il compulse depuis 1995 les déclarations de récolte et de stocks et depuis 2001 les déclarations récapitulatives mensuelles. En raison de la loi de 1972 qui impose la mise en bouteille dans la région d’origine, ces statistiques sont de très grande qualité, très précises au niveau du marché final. Les ventes de vins en vrac sont également enregistrées et l’on sait chaque mois ce qui se vend et où.

 

En ce qui concerne le volet technique l’Alsace a une position particulière. Au départ, le CIVA ne s’était approprié qu’une mission technique qui était celle de la diffusion du matériel végétal de qualité. C’est la raison pour laquelle il avait pris en charge l’antenne régionale de l’Etablissement National Technique d’Amélioration de la Viticulture qui avait pour mission le développement de la sélection clonale. Le CIVA agissait en quelque sorte comme une bourse entre les viticulteurs qui fournissaient les bois et les pépiniéristes qui les utilisaient pour faire des plants. Aujourd’hui l’interprofession va plus loin puisqu’elle a pris à sa charge la recherche de nouveaux clones et la production des plans. Un technicien s’occupe à mi-temps de la bourse d’échange entre les pépiniéristes et les producteurs sur le matériel végétal et un chargé de mission à temps plein a repris le volet de recherche de nouveaux clones qui était auparavant à la charge de l’INRA. Le CIVA a conclu d’autre part une convention entre l’Institut Français du Vin, issu de la réunion de l’Institut Technique du Vin et de l’ENTAV, pour mettre en réseau ses moyens. Les deux ingénieurs de l’IFV chargés respectivement de l’agronomie et de l’œnologie travaillent en étroite collaboration avec le Service de Prospection et Multiplication du Matériel Clonal du Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace. Eric MEISTERMANN, Directeur de l’IFV, fait en quelque sorte fonction de Directeur Technique du CIVA, qui en contrepartie met à la disposition de son équipe une technicienne chargée de l’amélioration de la qualité du vignoble et du vin.

 

Les services du CIVA interviennent également sur le contrôle aval qualité en achetant sur le marché des vins qui sont ensuite goûtés. L’INAO est informée des éventuels dysfonctionnements relevés consécutivement à ces dégustations. Quatre à cinq cent bouteilles sont ainsi achetées chaque année, tant en France qu’à l’étranger.

 

En dehors des instances politiques décisionnelles, le CIVA possède un bureau stratégique créé lors de l’assemblée générale d’automne du 3 novembre 1987. Opérationnel depuis le 1er janvier 1988, il est le pendant économique chargé d’appliquer les orientations stratégiques définies par le conseil de direction du comité. Le bureau stratégique est composé du directeur du CIVA et de son directeur marketing, d’un vigneron indépendant, d’un négociant, d’un coopérateur ainsi que d’un représentant de l’AVA. Sa mission est de répartir le budget de communication par pays. Les représentants des trois familles de la viticulture possèdent chacun un droit de véto, de ce fait les décisions doivent être prises dans un parfait consensus. Chaque année le bureau stratégique organise une réunion où sont conviés l’ensemble des exportateurs. Le bilan des actions menées l’année passée est dressé et les projets pour l’année en cours sont exposés.

 

Pour la première fois de 2007 à 2009, Jean-Nicolas SCHAEFFER, directeur de l’importante maison de négoce Jean HAULLER à Dambach-La-Ville, a occupé le poste de président du CIVA pendant trois années successives. Rémy GRESSER, vigneron à Andlau, qui lui a succédé, devrait à son tour présider l’interprofession pour une durée identique. Sans pour cela que le décret ait été modifié, les différentes familles de la viticulture alsacienne ont décidé d’un commun accord d’inscrire dans la durée les fonctions de leur représentant pour obtenir une meilleure visibilité vis-à-vis des décideurs politiques et des administrations. Car si le texte du décret confie alternativement la présidence du CIVA à un représentant de la production puis à un représentant du commerce, il n’exige en rien que ces représentants soient issus de la famille qu’ils représentent. Il faudra cependant penser un jour à modifier ce décret. L’élargissement des compétences du CIVA à la Lorraine, qui fait partie du même bassin de production et ne possède pas d’interprofession, comme le souhaite le Ministère de l’Agriculture, pourrait en être l’occasion.

 

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