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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 08:23

 

Météo maussade et humeur morose en Alsace où l’on attend toujours que le beau temps s’installe durablement. Entre les ondées, les températures largement en dessous des moyennes saisonnières et aussi la grêle qui a frappé entre Epfig et Reichsfeld, il y a de nombreux sujets d’inquiétude.

 

Après une floraison perturbée par la météo peu clémente, les grappes sont maintenant au stade de la fermeture. La pression du mildiou reste présente et les nuits fraîches semblent nous préparer une offensive de l’oïdium. Alors il faut rester vigilant, mais encore une fois, la situation est loin d’être aussi dramatique que dans d’autres régions viticoles.

 

Cette année on ne vendangera pas fin août mais plutôt fin septembre, si le soleil veut bien faire mûrir les grappes.

 

L’AVA (Association des Viticulteurs d’Alsace) créée en 1911 vient de fêter son centenaire avec une année de retard, mais il est vrai que le cinquantenaire l’avait été également. Le CIVA (Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace) a pour sa part présenté les visuels de sa nouvelle campagne de communication et l’on ne verra plus la cigogne empaillée qui servait de support ces dernières années..

 

Mais des voix s’élèvent pour critiquer les fêtes du centenaire qui auraient coûté, sans que cela ait été confirmé, quelques 600.000 €, alors que les ventes et les cours des vins alsaciens souffrent dans un marché particulièrement atone, ce qui constitue une première depuis de nombreuses années. La nouvelle campagne publicitaire du CIVA n’échappe pas non plus aux critiques portées dans la presse locale par Jean MEYER du Domaine JOSMEYER.

 

Jean MEYER se félicite pourtant du succès obtenu par le Salon Millésime Alsace qui s’est tenu le 11 juin dernier à Colmar. Organisé par Marc RINALDI et Colmar Expo, ce salon aurait connu un beau succès avec 504 visiteurs, majoritairement professionnels, puisque c’est à eux que ce salon était destiné. Président de la Cave de l’Anneau, Marc RINALDI qui investit dans les Bordeaux, souhaite apporter sa contribution à la notoriété de l’Alsace. Jusqu’à présent, c’est le CIVA qui se chargeait de la communication des vins d’Alsace en organisant, entre autres nombreux événements, la Journée des Grands Crus d’Alsace ouverte le dimanche aux particuliers et le lundi aux professionnels. Peu de différences entre ces deux manifestations, si ce n’est qu’à Kientzheim, les vignerons sont classés par terroirs Grand Cru alors qu’à Colmar ils l’étaient par ordre alphabétique. D’autre part Millésime Alsace a ouvert ses portes aux trois négociants qui ont fait le choix de ne pas revendiquer l’AOC Grand Cru et qui de ce fait ne participent pas à la manifestation annuelle toujours fort bien organisée par le CIVA.

 

S’il est vrai que deux manifestations valent mieux qu’une, je ne vois cependant pas ce que la seconde apporte de fondamentalement différent à la première. Cibler uniquement les professionnels pour agir sur la notoriété de l’Alsace viticole est très insuffisant et ce n’est pas quelques repas organisés même dans les meilleurs restaurants avec des invités de marque qui changeront quelque chose.

 

La notoriété des Vins d’Alsace passe d’abord par sa reconnaissance au niveau régional par les locaux. Cependant aucune manifestation d'ampleur destinée au grand public et aux touristes n’est organisée que ce soit à Strasbourg ou à Colmar. Aucun lieu, ouvert au public et consacré aux Vins d’Alsace, n’existe à Strasbourg. Je ne parle même pas de la manière dont sont servis les Vins d’Alsace dans les restaurants et autres lieux touristiques, car nous sommes très loin de donner une image de marque à notre viticulture.

 

L’Alsace considère sa viticulture comme partie de son agriculture et non pas de sa culture.

 

Pourtant nous avons dans la région nombre d’historiens, de pédologues, de professionnels compétents qui sauraient en participant par des conférences à cette grande semaine annuelle consacrée aux Vins d’Alsace, nous apporter les témoignages du passé et nous faire prendre conscience de nos racines et de leurs valeurs. La restauration pourrait s’associer à ces animations en invitant des vignerons à venir présenter leurs vins dans les restaurants. Enfin une grande exposition servirait de support à toutes ces animations.

 

Il y a assez de compétences en Alsace pour organiser tout cela, le CIVA pourrait très bien s’en charger. Et si la Tribu des Gourmets veut apporter son aide, elle sera bienvenue si elle prend une autre forme que la promotion du vin chaud.

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commentaires

D
Antoine, il y a ce dicton : être fort chez soi avant de l'être chez les autres...<br /> Croire que quelques "locomotives" vont entraîner avec elles le vignoble dans leur sillage de la notoriété, j'aurais tendance à penser que oui si ce vignoble avait une certaine unité dans son<br /> identité.<br /> Or tel n'est pas le cas, et tel n'est pas possible étant donné sa diversité pédoclimatique.<br /> <br /> La réalité aujourd'hui est que les maisons qui ont pignon sur rue, capitalisent sur leur nom dans ce genre de représentation, et non sur celui du vignoble alsacien.<br /> La preuve en est le gouffre qui sépare l'entrée de gamme du haut de gamme, à la fois sur les prix, sur la notoriété, sur le positionnement dans les marchés...
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A
Cette histoire de dîner, même si on avait parié qu'il allait attirer l'attention (gagné !), est tout de même significative...moi je ne vois absolument pas ce que l'on peut reprocher à ce genre<br /> d'initiative qui ne risque qu'une chose: prouver (a peu de monde à la fois certes mais si ce sont de grands prescripteurs ?) l'excellence des Alsace(s). Mais à part ça je suis d'accord, un énorme<br /> boulot reste à faire par chacun des acteurs se sentant concernés, alors allons-y, relevons tous nos manches (pour faire apparaître nos coudes musclés !) et apportons ce qui fait notre force.
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A
Personnellement j'aurais tout de même tendance à penser que 2,3,4 manifestations valent toujours mieux qu'une, surtout si chacune de ces manifestations est organisé avec une forte volonté de tirer<br /> l'Alsace vers le haut.<br /> <br /> Je pense aussi que l'Alsace viticole est un tout, mais que ce tout ne pourra être tiré vers ce haut plus ou moins rapidement que par ces locomotives, les grandes fiertés régionales, qui dans des<br /> dîners ou autres animations de haute qualité ont la tâche de donner « Envie d'Alsace » et de montrer jusqu'où l'on peu aller dans l'excellence.<br /> <br /> Antoine M, fier des plus belles maisons d'Alsace et des grands dîners...ce qui ne m'empêche absolument pas de goûter à la simplicité avec délectation.
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O
<br /> <br /> Réunir quelques happy fews autour d’un repas est fort sympathique, mais cela n’apportera rien de plus à la notoriété de la région. Les convaincus ne sont plus à convaincre.<br /> <br /> <br /> L’effort doit porter vers le grand public et Colmar Expo a encore beaucoup à faire avec sa Foire aux Vins d’Alsace malgré les efforts sensibles réalisés l’année dernière.<br /> <br /> <br /> <br />
H
"Je ne parle même pas de la manière dont sont servis les Vins d’Alsace dans les restaurants et autres lieux touristiques, car nous sommes très loin de donner une image de marque à notre<br /> viticulture.<br /> L’Alsace considère sa viticulture comme partie de son agriculture et non pas de sa culture. "<br /> <br /> Saluons le courage de dire publiquement ce que l'on peut constater au quotidien, surtout dans les restos de la Route des Vins.<br /> Habitant dans le Vaucluse, je vous cite un exemple régional d'un vin reconnu comme un bon, voire très bon blanc d'ici. Château La Verrerie Blanc vendu 11,50 au domaine et dégusté dimanche dernier<br /> au restaurant pour 23€. A ce prix, avec ce coefficient, on en redemande! Et le restaurateur sait calculer, sinon il aurait disparu depuis longtemps...<br /> Sur la route des Vins d'Alsace j'ai souvent vu le pichet de Côtes du Rhône moins cher que le Sylvaner ou l'Edel...<br /> A quand un peu de solidarité entre tous les acteurs pour que les visiteurs repartent d'Alsace avec une image encore meilleure de ses vins? J'ai parfois honte lorsque des provençaux me racontent<br /> leurs déceptions dans les restaurants alsaciens.
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