750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 17:10

 

Mathieu DEISS et le précieux Vin de Paille 1989

 
C'est toujours un grand plaisir d'aller déguster les vins de Jean-Michel DEISS et de son fils Mathieu qui l'assiste depuis les dernières vendanges. Personnage emblématique, parfois provocateur, souvent controversé, Jean-Michel a fait le choix de la complantation pour révéler la dimension presque religieuse qu'il accorde à ses terroirs.

 

Ses vignes sont soignées en biodynamie car cette approche "apporte une proximité entre le vigneron et la plante". Jean-Michel aime le préciser : "la biodynamie est un acte gratuit, ce n'est pas quelques grammes de silice qui vont tout changer, mais on ne fait pas les choses pas en fonction de ce que l'on comprend mais de ce que l'on sent".


Et l'extrême sensibilité de l'approche est présente de la vigne à la cave. Quand je demande à Mathieu s'il est difficile de prendre la suite de son père aux commandes de la cave, il m'explique que finalement les choses ne sont pas si compliquées puisque tout se règle à la vigne et que dans la mesure où les vinifications sont réalisées sans intrant, l'opération la plus sensible reste le pressurage.

Appliquant la méthode paternelle, les premiers pressurages en début de vendanges sont réalisés avec un pressoir mécanique qui permet ensuite d'étalonner les séquences des pressoirs pneumatiques. La qualité du pressurage est capitale pour éviter au maximum de débourber les moûts, ensuite il ne reste plus qu'à suivre la fermentation.

Ensemble nous découvrons une belle verticale de Burlenberg, complantation de Pinot Noir et Pinot Beurot sur calcaires oolithiques.

Tannins fins et élégants pour le 2005 à la finale crayeuse, expression plus sévère portée par une acidité qui tend le vin dans le millésime précédent, sanguin et puissant en 2003, fondu avec une finesse de tannins admirable en 1997. Tous ces vins sont dotés d'une grande présence, parfaitement charpentés avec la forte empreinte d'un terroir qui domine.

Je poursuis ensuite par les Alsace Premiers Crus dont la variété des expressions offre un plaisir d'une grande intensité. Toutes sont remarquables cependant je ne parlerais que de celles qui m'ont le plus ému, sans jugement de valeur, simplement en recherchant une proximité avec les vins.

Tonique Engelgarten (2005 - 2007) construit sur un jeu d'agréables amertumes et astringences. De façon très surprenante, la pointe d'alcool qui ponctue la finale n'apporte aucun désagrément mais plutôt une chaleur réconfortante.

Sèveux et épicé Grasberg (2004 - 2005 - 1995) avec une préférence marquée pour le millésime le plus ancien qui présente maintenant une parfaite maturité. Fruit, minéral et épices sont présents dans un équilibre parfait.

Profondeur du Burg (2004 - 2005 - 1995) à la matière impressionnante et à la trame sérrée. Un côté graphite marque la bouche et des notes d'encens qui contribuent à apporter une dimension spirituelle. Le Huebuhl (2004 - 2002) semble presque son contraire par son côté gènéreux et réjouissant.

 

Vient ensuite la rencontre avec les Grands Crus :

Long, puissant et persistant Mambourg, envahissant et apaisant à la fois. Un vin qui arrive comme une vague et submerge le palais.

Derrière l'austérité de façade du Schoenembourg se cache une richesse et une profondeur sans que rien d'ostentatoire ne vienne se manifester. Le vin se dévoile par strates successives, toutes différentes, toutes complémentaires.

Élégance distinguée, expression élancée, l' Altenberg de Bergheim se livre sans retenue. C'est un vin rieur, vivant, vibrant où l'on retrouve aussi bien le fruit que le minéral.

Les vins du Domaine sont riches, profonds, lumineux, toujours pourvus d'une importante salinité qui allège les expressions et apporte de la digestibilité. Une très belle gamme de terroirs parfaitement à la hauteur de sa réputation.

Partager cet article
Repost0

commentaires