Pendant que treize millions de téléspectateurs se trouvaient devant leur petit écran pour suive France Italie, nous étions réunis à Westhoffen chez Etienne LOEW pour passer en revue quelques Riesling de la Couronne d'Or. Cependant, grâce aux progrès de l'Internet mobile, nous avons été tenu informé en temps réel du déroulement du match.
Pour ma part, je ne sais si c'est en raison de l'amertume d'une défaite bien vite annoncée, mais j'ai trouvé que les vins, que je connaissais bien pour la plus part, se goûtaient mal ce soir là, avec des d'expressions bien plus crispées que d'habitude.
Le millésime 2005 avait été retenu pour décliner terroirs et Grands Crus. La dégustation ne se voulait pas exhaustive et une seconde séance serait nécessaire pour aller au fond des choses et découvrir plus en détails les terroirs de Wolxheim et de Marlenheim qui étaient peu représentés.
Beaucoup des vignerons dont les vins ont été goûtés étaient présents, ce qui a permis de confirmer mais aussi parfois d'infirmer les analyses qui ont été avancées par les dégustateurs.
D'abord les terroirs avec le Glinzberg de Bergbieten, décliné vertical, charnu et minéral chez Schmitt, intense au nez comme en bouche avec des notes de thé, de la densité et de la précision chez Anstotz.
Steinacker de Traenheim qui fait le succès et la notoriété de Jean-Jacques Muller avec un nez croustillant une acidité gastronomique longue et massive. Vendangé très mûr ce vin qui n'a pas fait de fermentation malolacique possède une belle vivacité.
Westerweingarten d'Anstotz issu d'un terroir de marnes blanches, tout en ampleur et en gras.
Avant de passer aux grands crus, un Sussenberg, dont on dit qu'il serait la plus belle partie de l'Engelberg, de chez Bechtold. Une matière riche qui fait penser à un sirop de rhubarbe et une structure encore dissociée ou les 25 grammes de sucres résiduels demandent encore à s'intégrer. Un vin que Jean-Marie n'envisage pas de mettre sur le marché avant quelques années.
Beaucoup de cohérence dans les Riesling Grand Cru Altenberg de Bergbieten. Que ce soit chez Schmitt, Mochel ou Loew, les méthodes culturales sont très proches et les vins possèdent un profil aromatique commun et des structures acides identiques qui tracent le terroir.
Le Mochel-Lorenz est élégant, tout en dentelle et pierreux, sans prétention mais parfaitement cohérent, le Loew plus puissant avec de la précision et une belle acidité citronnée. Plus acidulé, plus vif également, le Schmitt s'exprime dans un registre aromatique proche des 2 cuvées de Frédéric Mochel dont la célèbre cuvée Henriette qui malgré sa surmaturité conserve fraîcheur et vivacité.
Engelberg
Plus de différences pour les Riesling du Grand Cru Engelberg. De la salinité et quelques terpènes mais une impression de manque de complexité et d'évolution avancée chez Heckmann, il faudrait un second flacon pour être sûr de la bonne forme de cette bouteille. Comme toujours une structure trés serrée (SO2 ?) chez Pfister, mais aussi des tannins un peu durs, un léger manque de précision et une touche de sucres résiduels. Plus de puissance et d'ampleur comme d'habitude chez Bechtold, avec un nez étonnement exubérant et aussi quelques sucres mais qui cette fois s'effacent devant la salinité finale.
Le seul Riesling issu de l'Altenberg de Woxlheim provenait le la Cave Dagobert, sans défaut, il manquait seulement de personnalité. Il aurait fallu disposer de celui de Lissner et de quelques autres de ses collègues de Wolxheim pour se forger une opinion plus précise de ce terroir.
Un seul Riesling également pour le Grand Cru Steinklotz, de chez Romain Fritsch à Marlenheim. Fraîcheur juvénile, tramé serrée fine acidité typique des terroirs calcaires et salinité finale.
Charles Brand nous avait offert 3 Kefferberg des millésimes 2003, 2002 et 1996 que nous avons bu avec le casse croûte préparé par Etienne. Des vins très droits, purs et subtils qui conservent beaucoup de fraîcheur même dans des millésimes solaires et vieillissent bien.